Fruit emblématique de l'été et du sud, l'abricot des Baronnies bénéficie désormais d'une Indication Géographique Protégée. Un label de qualité qui fait de cet abricot coloré et sucré un produit haut de gamme.
Une peau veloutée, deux joues rebondies dont l'une a le teint presque corail : l'abricot des Baronnies a toujours la mine particulièrement ensoleillée. Il faut dire qu'il pousse à près de 700 mètres d'altitude, au milieu des collines. En tutoyant la moyenne montagne, l'abricot des Baronnies se dore la pilule au soleil levant et il en rougit de plaisir...
Le soleil, la rosée, le jour et la nuit
"Cette teinte sur un côté, on appelle ça le blushé de l'abricot. C'est la partie du fruit qui est au soleil. Avec l'humidité de la rosée matinale et la différence de température entre le jour et la nuit, cette face devient presque rouge" explique Damien Félix, producteur d'abricots à Sahune dans la Drôme.
La couleur particulière de l'abricot des Baronnies est l’un des critères qui déterminent l'obtention du label d'Indication Géographique Protégée. Treize variétés d'abricots seulement sont autorisées ici. Mais tout n'est pas qu'une affaire d'apparence : les abricots doivent avant tout respecter une teneur élevée en sucre. Autre critère déterminant, la zone géographique de production enclose entre le sud de la Drôme, le Vaucluse et les Hautes-Alpes. Au total, une enclave d'environ 800 hectares.
Un prix de vente plus élevé
Damien Félix a produit cette année 110 tonnes d’abricots. Il estime qu’au moins la moitié de sa production remplit les critères d'attribution du label, ce qui lui permet de vendre ses abricots plus cher que le prix moyen, environ 30 centimes de plus au kilo. "C'est l'objectif que je m'étais fixé. Parce que pour passer en IGP et respecter tous les critères, ça me coûte plus cher en charges, entre 3 et 4 centimes de plus au kilo. Mais ce passage en IGP vaut vraiment le coup pour moi".
Les producteurs des Baronnies se sont battus pendant dix ans pour obtenir la création de ce label de qualité. L’objectif est avant tout économique, dans une région où la production agricole est difficile et exigeante. "L'obtention de cette IGP, c'était aussi de pouvoir sauver les Baronnies et garder les exploitations agricoles du secteur" précise Franck Bec, président du Syndicat de l'abricot des Baronnies. "Conserver des exploitations, ça permet de faire vivre des villages, de garder des écoles, etc... On sait que le climat change donc il faut des investissements dans les exploitations, et c'est difficile. L'IGP, c'est une valorisation du produit qui permettra de financer plus facilement ces investissements".
Les Baronnies comptent une centaine de producteurs d’abricots. Des fruits haut de gamme mais qui ne représentent que 10% de la production française.