Réforme des retraites : quand des salariés en pré-retraite doivent revenir travailler ou accepter de perdre de l'argent

Ils n'étaient pas encore à la retraite mais avaient déjà quitté leur poste en bénéficiant de congés de fin de carrière. La réforme des retraites bouscule leurs plans. Dans la Drôme, certains salariés du groupe Orano doivent revenir travailler ou accepter de perdre de l'argent.

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Ce sont les premiers effets très concrets de la réforme des retraites : dans nombre d'entreprises, certains salariés nés après 1961 et déjà en congés de fin de carrière vont devoir revenir travailler ou accepter de perdre de l'argent. 

Des salariés déjà en congés de fin de carrière

C'est le cas dans la Drôme pour 16 salariés du site de Tricastin du groupe Orano (ex Areva). Ils étaient déjà en congé de pré-retraite mais réforme des retraites oblige, ils ont reçu il y a une quinzaine de jours un courrier recommandé des ressources humaines d'Orano, les informant que les modalités de leur départ effectif à la retraite avaient un peu changé...

Une très mauvaise surprise puisque la plupart d'entre eux avaient déjà quitté leur poste depuis plusieurs semaines. Il s'agit de salariés qui disposaient d'un nombre important de jours de congés sur leur compte épargne-temps (CET) ou qui bénéficiaient d’un accord particulier lié à l'organisation de leur travail.

La direction du site du Tricastin d'Orano a précisé à France Bleu Drôme Ardèche que ce courrier avait pour "objectif d'informer et d'accompagner au mieux les salariés pour qu'ils puissent prendre une décision en fonction de leur situation".

Congé sans solde, perte de salaire ou retour au travail

Les salariés concernés se voient ainsi proposer plusieurs solutions. Soit ils prolongent leur congé de fin de carrière jusqu'à la date de leur départ effectif (repoussé en moyenne de deux trimestres) avec un salaire mensuel "lissé" c'est à dire diminué d'environ 20%. Soit ils optent pour un congé sans solde. Soit ils reprennent leur activité professionnelle sur la durée nécessaire  pour parvenir à leur "nouvelle" date de retraite.

Du côté des syndicats, on déplore une absence de concertation et on regrette que le groupe n'ait pas proposé de faire un geste. La plupart des salariés concernés auraient fait le choix le lissage de leur salaire pour ne pas avoir à revenir au travail.  Mais certains envisageraient sans enthousiasme de reprendre leur poste pour quelques mois.

Orano emploie 2500 personnes sur le site de Tricastin et au total 14 000 salariés en France.

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