L'artiste drômois Sax a investi un banc de galets sur la rivière Drôme pour y dessiner une loutre et son petit. Une oeuvre géante et éphémère, visible seulement du ciel, pour sensibiliser à la préservation de la faune sauvage.
C'est une œuvre qui s'adresse d'abord aux oiseaux, aux cerfs-volants et aux anges. Parce qu'on ne la voit que du ciel. Une immense loutre enlaçant son petit, lovée sur les galets de la rivière Drôme, entre Livron et Crest. C'est la dernière œuvre en date du street artist Sax, devenu pour le coup, "river artist"...
Un éléphant sur une falaise, une loutre sur la rivière
De son vrai nom Henry Blache, installé à Cliousclat (Drôme), Sax est désormais célèbre pour ses œuvres animalières et poétiques qui interrogent les rapports entre l’homme et la nature et sensibilise sur le préjudice que l'homme inflige à l'environnement. Cet été, Sax a choisi de créer ses œuvres en pleine nature. En juin dernier, il a ainsi posé une majestueuse tête d'éléphant sur le plateau d'une falaise du Gard, en écho-hommage aux sublimes fresques de la grotte Chauvet, en Ardèche voisine.
Et les 8 et 9 août 2023, c'est près du village qui abrite son atelier qu'il a "posé" sur les galets blancs du lit de la Drôme cette loutre géante et son bébé, de plus de 15 mètres de longueur. Que les puristes de l'intégrité de la nature ne paniquent pas, pour ses œuvres en pleine nature, Sax n'utilise (par pulvérisation) que des morceaux de bois flottés, des pigments et des oxydes entièrement naturels, qu'il mélange à l'eau. L'œuvre, éphémère par définition, est vouée à disparaître avec les intempéries.
Mettre en valeur les espèces menacées
"Mon objectif est de mettre en valeur les espèces rares et menacées de disparition. C’est le cas des loutres qui ont été observées pour la dernière fois ici en 2020" explique à nos confrères du Dauphiné Libéré ce jeune artiste de 28 ans. "C’est aussi l’occasion de mettre en avant la réserve naturelle des Ramières", située tout près de sa loutre géante.
Plus d'une journée de travail a été nécessaire à Sax pour donner vie à sa loutre. Pour avoir une vision juste de ce qu'il est en train de dessiner, il utilise un drone, piloté par un de ses amis, le photographe Guillaume Mazille. "Il y a un peu de pifomètre" avoue-t-il au Dauphiné, "et puis on lève souvent le drone pour voir où on en est en direct".
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Si cette dernière œuvre est impossible à voir au ras du sol, les autres de Sax sont souvent exposées à Paris et d'autres métropoles. Ainsi, en mars 2023, plus de 15 000 personnes ont pu découvrir son travail plus "classique" de peinture, lors d'une expo organisée dans la crypte de l’église de la Madeleine à Paris.