Un jeune entreprise crestoise a introduit le cynorhodons, le fameux poil à gratter, dans la liste des parfums de ses confitures.
Dans la fraîcheur des matins d'hiver, il existe encore un fruit que l'on peut cueillir. Le cynorhodon, ou plus communément appelé poil à gratter est encore en pleine maturité. Il prolifère à Beaufort-sur-Gervanne dans la Drôme. Un gisement repéré par les créateurs de la toute jeune marque crestoise Papilles sauvages qui fabrique des confitures et des sirops.
Une cueillette sauvage raisonnée
Le cynorhodon est un rosier sauvage. Le fruit n'est pas très facile à cueillir car l'arbuste présente pas mal d'épines. "La cueillette est assez longue car il n'y a pas d'autres méthodes que de le cueillir fruit par fruit" explique Clément de Graeve, cueilleur pour "Papilles sauvages"
Le fruit est ensuite transformé. On ne mange ou ne transforme que la chaire. "En pressant le fruit délicatement, la pulpe sort sans faire sortir les graines et les fameux poils. C'est un délice, une pâte de fruit naturelle" renchérit-il.
Autre particularité, la cueillette de ce fruit est sauvage. Les propriétaires des parcelles ont donné leur accord et l'une des conditions est de préserver au mieux la biodiversité.
" On cueille de façon raisonnée en laissant assez de fruits pour que les oiseaux, les chèvres, etc... puissent se nourrir" précise Léa Guinement, elle aussi cueilleuse.
Produire et vendre localement
Nicolas Humbert, co-fondateur de "Papilles sauvages", est très vigilant sur les modes de culture et de fabrication. "Nos fruits sont sauvages, on sait d'où ils viennent. Ils sont chargés en nutriments puisqu'ils poussent là où ils sont le mieux". L'entreprise maitrise toute la chaîne de fabrication et privilégie la qualité et la fraicheur du produit. Les recettes se veulent basiques, sans trop de sucre et sans additif. Pour compléter ses stocks de matières premières, l'entreprise ne se fournit qu'auprès de producteurs locaux qui partagent sa philosophie.
Son autre priorité est de fabriquer et de vendre localement. Les produits sont vendus sur les marchés et dans les épiceries indépendantes locaux. La gamme est référencée jusqu'à l'épicerie valentinoise de la cheffe étoilée Anne-Sophie Pic.
En plus du cynorhodons, la marque a remis au goût du jour d'autres vieux parfums comme la tomate verte. Une bonne idée vu que, à ce jour, la demande est plus forte que l'offre.
En à peine trois ans, la petite entreprise de Crest a trouvé son équilibre financier. Les 4 salariés fondateurs vont pouvoir être enfin rémunérés correctement et se lancer dans d'autres projets pour grandir et se diversifier.