Jeudi soir, 29 septembre 2023, un homme de 58 ans, jugé pour des viols et le meurtre d'une quinquagénaire à Chatuzange-le-Goubet, a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité par la cour d'assises de la Drôme. C'est l'aboutissement d'une affaire criminelle vieille de plus de 20 ans.
Raymond T. vient d'être condamné à la réclusion criminelle à perpétuité par la cour d'assises de la Drôme. Le quinquagénaire était jugé à Valence, depuis ce lundi 25 septembre pour un meurtre précédé de viol, commis en 2001. Il devait aussi répondre de viols commis entre 1998 et 2000, sur sa sœur et de son ex-belle-fille alors adolescentes. Raymont T. a refusé de comparaître au dernier jour de son procès.
"Mon client est satisfait et attend avec impatience le verdict", avait déclaré après les réquisitions Me Jean-Meire, l'avocate du fils de la défunte, lors d'une suspension d'audience. L'avocate générale avait requis la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans.
Cold case à Chatuzange-le-Goubet
Le quinquagénaire était accusé d'avoir violé et tué Chantal de Chillou Saint-Albert, une mère de famille de 55 ans. Son corps avait été découvert le 2 août 2001 le long d'un sentier à Chatuzange-le-Goubet, près de Romans-sur-Isère. Il portait de profondes blessures au crâne et des traces de combustion aux cuisses.
La victime, domiciliée à Allauch, dans les Bouches-du-Rhône, devait se rendre dans les Hautes-Alpes pour postuler pour un emploi dans une colonie de vacances. Après avoir raté sa correspondance en gare de Valence, elle avait décidé de passer la nuit à l'hôtel dans la Drôme. C'est la dernière fois qu'elle a été vue vivante.
Sur les lieux du crime, les enquêteurs avaient trouvé de l'ADN masculin sur un mégot et un gobelet. Les échantillons avaient été enregistrés au Fichier national des empreintes génétiques (FNAEG) sans faire apparaître de nom. L'enquête s'était ensuite enlisée. Une ordonnance de non-lieu avait été rendue en 2012.
En 2019, l'unité spécialisée dans les affaires non élucidées de la gendarmerie avait toutefois ressorti le dossier. De nouvelles analyses avaient établi que l'ADN retrouvé sur le mégot près du corps, mais aussi sur le T-shirt et dans les prélèvements vaginaux de la victime, était celui de Raymond T.
Fichier FNAEG
Interpellé en juin 2020, Raymond T. a partiellement reconnu les faits. Cet habitant de Romans-sur-Isère était pourtant "depuis 2008 enregistré dans le FNAEG après une condamnation pour "violences intra-familiales", a assuré Me Jean-Meire, l'avocate du fils de la défunte, qui s'étonne des délais pour le confondre. "Il y a eu un dysfonctionnement majeur sur ce point et nous étudions avec mon client les possibilités de recours", a encore indiqué jeudi l'avocate.
L'enquête sur la personnalité de Raymond T.a aussi fait émerger les accusations de viols sur ses proches.