Tueur de DRH : "Elle avait peur", la famille de la conseillère de Pôle Emploi portent plainte contre l'employeur

Pour les sœurs de Patricia Pasquion, Pôle Emploi est responsable du manque de sécurité qui a rendu possible l'assassinat de Patricia. Elles ont déposé une plainte contre Pôle emploi pour homicide involontaire.

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"Les sœurs de Patricia Pasquion ont la conviction que Pôle Emploi n'a pas mis en œuvre toutes les mesures de sécurité qui auraient dû être prises pour protéger Patricia", explique Maitre Hervé Gerbi. L'avocat des sœurs de Patricia précise le contexte dans lequel s'est déroulé cet assassinat.  

Elle sert d'amortisseur social, et pour les chômeurs, elle symbolise le Pôle Emploi

Maitre Hervé Gerbi, avocat de la famille de Patricia Pasquion

Responsable d'équipe du Pôle Emploi de Valence, Patricia avait à plusieurs reprises évoqué auprès de ses sœurs, ses angoisses face aux risques d'agressions. "A l'époque, dit maître Gerbi, il faut se rappeler que la période était tendue, nous sortions du confinement, et Patricia Pasquion reçoit ceux qui ont des réclamations. Elle sert d'amortisseur social, et pour les chômeurs, elle symbolise le Pole Emploi."

Un contexte pesant

Menaces de mort, intrusions d'affiliés dans son bureau, la victime avait alerté sa direction. "Elle subissait cela régulièrement et en parlait à ses sœurs. Elle avait peur, c'est la première chose que ses sœurs ont dit au juge d'instruction. A ce moment là, ce qui se passe à Valence, se passe aussi ailleurs. Au niveau national, il a été comptabilisé 10 000 agressions d'agents. Pôle emploi en compte 54 000 en France, cela signifie qu'un agent sur 5 est agressé. Il y a jusqu'à 3 signalements par jour", s'indigne l'homme de loi. 

Une absence de mesures 

Les sœurs de la victime mettent en avant que l'entreprise avait la possibilité de déployer des agents de sécurité à l'entrée des Pôles Emploi, d'équiper les locaux de portiques de sécurité pour éviter l'intrusion d'armes à feu, d'installer dans les bureaux un bouton d'alerte et d'aménager le bureaux de façon à ce que les agents ne restent pas coincés contre un mur, comme cela a été le cas pour Patricia.

"Lorsque Gabriel Fortin déboule ce 28 janvier 2021 au Pôle Emploi de Valence (dont il avait été radié en 2013), il connait les lieux, il n'y a rien pour l'arrêter et il s'enfuit rapidement par la sortie", détaille l'avocat.  

"Mes clientes sont passées du sentiment à la conviction qu'il y a eu une défaillance de la part de Pôle Emploi, en matière de sécurité", conclu Maître Gerbi. 

Les suites de cette plainte sont entre les mains du Procureur de la République de Valence. Le 20 décembre, les sœurs de la victime connaitront sa décision. Si toutefois le Procureur de la République envisageait de ne pas donner suite à cette plainte, la famille de Patricia  pourrait alors saisir un juge d'instruction et se constituer partie civile. 

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