Elections régionales : À Chambéry, Grenoble ou Annecy, comment les municipalités sont parties à la pêche aux assesseurs

Les élections régionales 2021 ne passionnent pas les habitants d'Auvergne-Rhône-Alpes. En plus de la très forte abstention au premier tour, les mairies peinent à trouver des assesseurs pour tenir les bureaux de vote. 

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Pour donner dans le cliché, on aurait presque envie de dire que le rôle d'assesseur ne fait plus rêver. Mais ce n'est pas vraiment l'expression qui convient le mieux à ce rôle de l'ombre - mais crucial - dans les rouages de notre démocratie. Les assesseurs, qui doivent être au minimum deux par bureau de vote, sont chargés de contrôler le bon déroulement du vote en contrôlant les émargements, en estampillant les cartes électorales et en participant à la clôture du scrutin et au dépouillement des votes. 

Pour ces élections régionales 2021, de nombreuses villes peinent à trouver des habitants inscrits sur les listes électorales et qui soient volontaires pour tenir la fonction d'assesseur lors de ces élections régionales, dont le second tour se tient dimanche 27 juin. Alors, pour pallier ce manque de main d'œuvre républicaine, certaines villes ont décidé de proposer des contreparties à des citoyens qui hésitent à s'investir dans le processus électoral. 

 

À Grenoble, un appel au réseau associatif

La ville de Grenoble est confrontée à ce désintérêt des habitants pour le scrutin. Il faut en effet un nombre conséquent d'assesseurs - 352 exactement - pour assurer la tenue des dizaines de bureaux de vote dans la capitale des Alpes. "De nombreuses initiatives ont été prises pour mobiliser les Grenoblois : des annonces dans la presse et sur le site de la ville, des appels à bénévoles via des plateformes (locales, nationales), un appel au réseau associatif, une mobilisation des administrations publiques….", indique le service communication de la mairie. 

Cette campagne de communication n'a pourtant pas suffi à la municipalité grenobloise pour combler les trous dans le gruyère électoral. Face au manque d’assesseurs, "il a donc été demandé à certains agents municipaux recrutés comme agent de bureau de tenir la fonction d’assesseur afin de compléter la composition des bureaux dans des circonstances exceptionnelles et en conformité avec la responsabilité légale de la mairie de constituer les bureaux nécessaires à la tenue du scrutin", ajoute la ville de Grenoble. 

 

Un jour de travail supplémentaire pour des agents de la ville d'Annecy

À Annecy, les élus ont été confrontés à la même désaffection des habitants pour ce rôle d'assesseur. Face à la faible montée des inscriptions de volontaires, une campagne de communication "devenir assesseur" a été lancée sur les réseaux sociaux et sur les espaces d'affichage de la ville. À la même période, il a aussi été proposé aux volontaires des créneaux prioritaires de vaccination à un moment où les injections n'étaient encore réservées qu'aux personnes âgées ou atteintes de comorbidité. 

"Malgré tout ça, il y a une réalité : il manque encore des assesseurs. Nous avons donc fait appel à des agents volontaires de la ville, qui ont été rémunérés pour remplir ce rôle. C'est comme une journée de travail supplémentaire pour eux", confie Benjamin Marias, premier adjoint au maire d'Annecy. "La bonne nouvelle, c'est qu'il y a eu un renouvellement assez important des assesseurs. On voit des nouvelles têtes, c'est bien. Être assesseur, c'est un premier niveau d'engagement dans la vie démocratique. On comprend mieux l'enjeu d'une élection quand on tient un bureau de vote", poursuit l'adjoint au maire. 

"Être assesseur, c'est un premier niveau d'engagement dans la vie démocratique"

Benjamin Marias, premier adjoint au maire d'Annecy

Comme ce qui s'est fait sur les bords du lac d'Annecy, la ville de Chambéry avait proposé des créneaux prioritaires de vaccination aux citoyens volontaires pour remplir le rôle d'assesseur. Mais il y a aujourd'hui un constat : les centres de vaccination ont presque autant de mal à trouver des candidats à l'injection, que les mairies des assesseurs pour contrôler le dépouillement des bulletins de vote. 

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