Enquêtes de Région. Ce qu'il faut retenir de l'émission "sommeil : les expériences de vie extrêmes"

Nous passons un tiers de notre vie au lit. Pour certain c'est un enfer, un Français sur trois dort moins de 6 heures par nuit. Pourquoi le sommeil est-il si important pour notre santé et donc notre longévité ? Voici les 3 choses à retenir de l’émission "Enquêtes de région" diffusée sur France 3.

Dormir deux heures par nuit, c’est possible !

C’est l’exploit réalisé en juillet dernier par l’ancien coureur cycliste auvergnat, Sylvain Georges. Il a battu le record de l’épreuve cycliste « Race across France », une course folle de 2 500 km, sans s’arrêter de Mandelieu-la-Napoule (Alpes-Maritimes) au Touquet (Pas-de-Calais), en passant par le Mont Ventoux et tous les grands sommets alpins.

Pendant 4 jours, 22 heures et 50 minutes, il ne s’est accordé que des micro-siestes : 7 à 12 minutes toutes les trois heures. Une technique empruntée aux marins du Vendée Globe : « J’ai appris à gérer la privation de sommeil », explique Sylvain Georges. Sur la ligne d’arrivée au Touquet, au bout de l’effort et de la souffrance, il n’avait pas l’air très frais. « Attention, c’est dangereux pour la santé », rappelle Nicolas Juenet, médecin du sommeil à Lyon-Meyzieu. « Un cerveau qui n’est pas assez reposé, qui n’a pas assez dormi, perd en compétences, en capacité d’attention, de mémoire, de concentration et de vigilance ». 

 

Le manque de sommeil rend malade

Les Français dorment de moins en moins : 6h34 en moyenne chaque nuit de semaine, 7h12 le week-end, selon une enquête de Santé publique France de 2017. La faute aux écrans, aux loisirs et aux longs trajets domicile - travail. Nous avons ainsi perdu une heure de sommeil durant les 60 dernières années.

Et c’est mauvais pour la santé : « Quand on suit au long cours des gens qui souffrent de manque de sommeil ou qui ne prennent pas assez de temps pour dormir, on voit statistiquement une augmentation des pathologies, comme les maladies cardio-vasculaires ou les dépressions », analyse Nicolas Juenet, chef de l’Unité sommeil à la clinique Lyon-Lumière de Meyzieu (Métropole de Lyon). Il rappelle aussi que des études mettent en cause le manque de sommeil dans les maladies neuro-dégénératives, comme la démence Alzheimer. Certains cancers, même, seraient imputables à des nuits trop courtes : « Cela fait encore l’objet de vérifications, mais au Danemark, une étude a montré que les femmes qui travaillent de nuit ont plus de risques de développer un cancer du sein ».

Plus de 1200 personnes passent chaque année à la clinique de Meyzieu. Souffrant de troubles du sommeil, elles viennent y faire des explorations : bardées de capteurs, elles sont étudiées sous toutes les coutures pendant la nuit : rythme cardiaque, taux d’oxygène dans le sang, activité musculaire… Et régulièrement, on tombe sur d’étonnantes pathologies, comme l’apnée du sommeil ou  le très impressionnant trouble du comportement en sommeil paradoxal.

 

Il faut « écouter » son sommeil et oublier les grasses matinées

Le sommeil, on lui consacre un tiers de notre vie. C’est une bonne raison pour en prendre soin. C’est d’abord un rythme à respecter : dans le cerveau, un processus rythme l’alternance veille /sommeil, en se basant notamment sur l’alternance jour/nuit. D’où l’importance d’horaires réguliers de coucher et de lever, en faisant attention à son besoin naturel. On peut supporter des décalages mais l’idéal, c’est d’ « écouter » son organisme et de dormir le temps dont on a besoin. Il y a des courts et des longs dormeurs, rien ne sert de se priver ou de se forcer.

La grasse matinée du week-end, c’est une mauvaise idée : le décalage des horaires en fin de semaine est assez mal vécu par l’organisme. Cela nuit à la qualité de sommeil et cela provoque la fatigue du lundi matin.

Chez les enfants, le manque de sommeil est encore plus nocif. Car dormir ne sert pas qu’à se reposer. Cela aide aussi au nettoyage du cerveau et à l’apprentissage. « La nuit leur sert à mémoriser ce qu’ils ont appris dans la journée, à consolider les informations, c’est ce qu’on appelle le « replay », précise Amandine Rey, maître de conférences au Centre de recherches en neuro-sciences de Lyon. « Il faut parler à ses enfants, ne pas leur imposer un horaire de coucher sans leur dire à quoi ça sert : dans le rituel du soir, il faut leur expliquer ce qu’est la fatigue, pourquoi les sodas et les écrans empêchent l’endormissement  et vous verrez qu’ils se responsabiliseront facilement ». Une prise de conscience qui leur servira tout au long de la vie…
 

Revoir l'émission

 
>> Enquêtes de région "Les expériences de vie extrêmes", une émission diffusée sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes et disponible en replay sur france.tv
 

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