Une tribune critiquant le bilan de l'ex-ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Geneviève Fioraso, avait déjà recueilli les signatures de plus de 8.000 universitaires et chercheurs, ce mercredi 9 avril, quelques heures avant qu'elle rempile comme secrétaire d'Etat.
Elle ne sera plus ministre mais Geneviève Fioraso devrait être nommée secrétaire d'Etat à l'Enseignement supérieur et à la Recherche. C'est dans ce contexte qu'une pétition a tourné dans les milieux universitaires. "On ne veut pas la tête de Geneviève Fioraso, ce qu'on veut, c'est un changement de politique à l'égard de l'université et de la recherche", a expliqué Marie-Laure Basilien-Gainche, coauteur du texte et professeur de droit à l'Université de Lyon-3.
Dans cette tribune publiée sur internet, chercheurs et universitaires soulignent notamment la dégradation de leurs conditions de travail, énumérant les "chargés de TD congédiés la veille des cours", une "précarisation de fait des non titulaires", la "mise sous tutelle de certaines universités par les rectorats (contrairement aux promesses de campagne)", le "chauffage coupé".
Reportage Michaël Guiho et Grégory Lespinasse
On ne pourra certainement pas échapper à l'augmentation des droits d'inscription"
"Hier impensable, l'idée d'une faillite financière des universités semble aujourd'hui une quasi fatalité", déplorent les auteurs du texte. Selon eux, ce "désastre" est "le résultat d'un effet mécanique de la LRU", la loi d'autonomie des universités votée en 2007 et poursuivie par Geneviève Fioraso.
"Contrairement à ce qui est affirmé aujourd'hui, on ne pourra certainement pas échapper à l'augmentation des droits d'inscription", met en garde la communauté universitaire, qui regrette le "peu d'intérêt porté à une véritable politique de la recherche" et le "peu de crédit accordé à la parole même des chercheurs et des enseignants".