Mercredi 23 janvier, c'est un Hollande hué qui a commencé sa visite officielle à Grenoble, un Hollande volontaire qui s'est exprimé au pupitre pendant 45 minutes, un Hollande qui voulait effacer le discours de Grenoble. Retour sur cette journée en quelques mots clefs.
L'atterrissage
Après un atterrissage en douceur à l'aéroport Grenoble-Isère, l'arrivée sur le 'tarmac' grenoblois aura été un peu plus agitée. En milieu d'après-midi, près de 200 personnes avaient pris place devant la MC2. Les slogans fusaient: "le changement c'est pour quand", "interdiction des licenciements," ou encore "de l'argent pour l'école, pas pour les patrons". Des syndicats (CGT, Solidaires, le syndicat enseignant FSU, mais aussi les lycéens de l'UNL) avaient appelé à cette manifestation, reprochant au président Hollande de "choyer les intérêts du Medef". Le président est allé à leur rencontre et, curieusement, les manifestants l'ont salué !
En haut de l'escalier, Michel Destot, le député-maire PS de Grenoble l'attendait avec quelques parlementaires.
L'escapade
Pour cette journée consacrée à la jeunesse, François Hollande a d'abord poussé la porte d'une jeune entreprise implantée, le temps de la visite, dans l'enceinte de la MC2. Wizbii a fait figure d'exemple à plus d'un titre. 1- une jeune entreprise, 2- une start up qui a créée un réseau social pour favoriser l'emploi des jeunes.
L'accueil
Devant 1000 jeunes réunis dans la grande salle de la MC2, François Hollande a fait son entrée et ce sont une quinzaine d'autres jeunes de toute la France qui se sont chargés de l'accueil. Sur la scène, ils se sont exprimés à tour de rôle, lisant leurs souhaits pour l'avenir au président. La mise en scène avait été bien préparée et les réponses n'ont pas tardé.
Les voyages forment la jeunesse
François Hollande a d'abord eu une pensée pour "ces soldats" français engagés au Mali "qui ont votre âge". "J'en ai rencontré qui avaient à peine 19 ans, d'autres qui se sentaient déjà vieux, ils avaient 23 ans", a-t-il dit.
"J'ai fait de la jeunesse la priorité du quinquennat" car "aider la jeunesse c'est donner un horizon à toute la France, à toute la société", rappelait ensuite le chef de l'Etat qui justifiait son choix de venir à Grenoble, "la ville la plus jeune de France"."Nous avons fait le choix de donner tous les moyens à l'école et à l'Education", a-t-il dit, rappelant les 60.000 créations de postes promises sur le quinquennat, alors que le projet de Refondation de l'école présenté mercredi en conseil des ministres et la réforme des rythmes scolaires sont vivement contestés par les syndicats enseignants.
Le président a aussi mis en exergue les mesures gouvernementales en faveur des jeunes : contrats d'avenir, contrats de génération, sécurisation du marché du travail.
Le chef de l'Etat a préconisé qu'une expérience dans une association puisse être validée "comme une expérience professionnelle", invitant également les jeunes au voyage "même dans les pays chauds", référence faite à Erasmus qui permet d'aller étudier en Europe (dans les pays froids, sic !). "Etre jeune, c'est voyager (aujourd'hui c'est le troisième âge qui voyage!)".
L'unique nouveauté dévoilée pour ces voeux à la jeunesse restera la création prochaine "d'une garantie universelle et solidaire des risques locatifs", une mesure destinée en particulier aux jeunes. "Il s'agit d'une mesure pour tous les locataires" mais qui "en réalité sera essentiellement au bénéfice des jeunes parce que ce sont eux qui ont le plus de mal à fournir des cautions ou alors ce sont leurs parents qui doivent les prodiguer", a-t-il expliqué.
D'un pays à l'autre
Après ces voeux, le président a tenu une conférence de presse à la MC2 où le "cas" David Cameron a pris plus de place que la vie des jeunes.
La visite présidentielle s'est achevée au Summum par un début de soirée avec 2500 membres d'associations caritatives. Dans la salle, le président a été accueilli par le cri enthousiaste d'un spectateur: "Vive François Hollande, Vive le Mali !".
Alors que les bénévoles de ces associations étaient invités par le Conseil Général pour un spectacle de Patrick Sébastien, le président a quitté la scène sans penser être rattrapé aussi vite par l'actualité. Dès sa descente, le téléphone a sonné pour lui annoncer la libération de Florence Cassez.