Dans la forêt de Revel, les problèmes avec les chasseurs ne datent pas d'aujourd'hui

Alors que le décès d'un étudiant dans la forêt de Revel relance la question du partage de l'espace entre chasseurs et randonneurs, des voix s'élèvent. Selon des témoignages parvenus à la rédaction de France 3 Alpes, des problèmes avaient été signalés à plusieurs reprises aux autorités.  

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"Ça devait arriver!", voilà comment Mauricette* a réagi lorsqu'elle a entendu parler du drame qui a touché le massif de Belledonne, samedi 10 octobre. Un étudiant est mort, tué par un chasseur "qui l'aurait pris pour un chevreuil". La colère gagne Mauricette et elle brandit sa lettre adressée à l'Office National de la Chasse, au maire de Revel, à la Fédération des chasseurs, au procureur de la République et au Préfet de l'Isère. C'était le 20 septembre... 2013. 

J'ai préféré me mettre derrière un arbre"

Dans ses écrits, elle résumait un scène survenue quelques jours plus tôt, alors qu'elle empruntait un chemin forestier. Chasseuse elle-même, Mauricette observait un gros déploiement de confrères et se permettait une remarque à l'un d'entre eux. "J'ai questionné pour connaître le périmètre de la zone de chasse. Le chasseur m'a conseillé de m'éloigner plus loin", détaille la témoin. "Fusil en main, il n'avait pas de veste ou casquette de couleur fluo, ni de triangle de sécurité indiquant 'zone de chasse'", ajoute-t-elle. "Pendant ma promenade, un chien de chasse menait, j'entendais son grelot et au-dessus un chevreuil prenait la fuite. J'ai préféré me mettre derrière un arbre dans le cas où le tir ne serait pas fichant (vers le sol), et pourtant j'avais ma veste de couleur fluo."

Une lettre sans réponse

Les remarques de Mauricette ont visiblement eu de mal à passer dans les rangs des chasseurs. A son retour sur le parking, elle découvrait qu'un tronc d'arbre avait été placé à l'arrière de son véhicule!

Dans son courrier, la promeneuse demandait "une inspection rigoureuse pour non respect des lois" de l'ACCA (association locale). "Nous sommes loin de la cohabitation chasseurs-promeneurs", écrivait-elle à l'époque. "D'après les témoignages d'autres promeneurs sur place, les chasseurs cherchent à nous dégoûter, afin qu'on ne revienne plus."

Sa lettre est restée sans réponse. 

*Le prénom Mauricette a été volontairement changé 

La lettre de Mauricette


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