Le chorégraphe Rachid Ouramdane répète avec des jeunes, grenoblois et réfugiés, un spectacle très émouvant autour de l'exil. "Franchir la nuit" sera présenté sur la scène nationale de Bonlieu-Annecy le 14 septembre. Et à l'Opéra de Lyon, les 20 et 21 septembre, lors de la Biennale de la danse.
Ce jour-là, les élèves de CM2 de l'école du Verderet de Grenoble ont séché les cours pour le studio de répétition de Bonlieu-Annecy. Avec eux, une douzaine de jeunes mineurs étrangers du foyer Charmeyrand de la Tronche se plongent dans l'aventure de "Franchir la nuit".
C'est la dernière création du célèbre chorégraphe Rachid Ouramdane. Il y pose une question brûlante d'actualité : "que reste-t-il de l'enfance chez ceux qui ont pris le difficile chemin de l'exil ?!"
Au fil de discussions avec l'artiste et de nombreux ateliers d'expression corporelle, les enfants et les ados se sont totalement immergés dans cette histoire qui les touche de près ou de loin.
Sur le plateau du grand théâtre de Bonlieu, plongé dans la pénombre, un bassin d'eau opaque ponctué de vagues, évoque d'emblée la Méditerranée... cette frontière naturelle, synonyme de sésame pour certains, mais de tombeau pour d'autres.
Une scénographie radicale, d'une grande puissance émotionnelle, voulue par un chorégraphe engagé. Qui sait aussi faire passer par les corps ce que les mots n'arrivent pas à dire.
Portée par la voix de la chanteuse néo-zélandaise Deborah Lennie-Bisson, qui reprend notamment Bowie et Dylan, "Franchir la nuit" est une odyssée très émouvante, où la tragédie laisse aussi entrevoir l'espoir.
"Franchir la nuit" le 14 septembre à Bonlieu-Annecy, les 20 et 21 septembre à l'Opéra de Lyon lors de la Biennale de la danse.