Le projet est lancé début 2007, époque où l'OL enchaîne encore les titres de champion et fait son entrée en Bourse pour financer la future enceinte. Son président Jean-Michel Aulas et le sénateur-maire socialiste de Lyon, Gérard Collomb, envisagent alors de l'inaugurer... à l'été 2010.
C'est sans compter sur une association de riverains hostiles, "Carton Rouge", qui voit le jour à Décines-Charpieu, dans l'Est lyonnais, où le stade doit sortir de terre. Bientôt rejointe dans la lutte par un collectif, "Les Gones pour Gerland", qui rassemble des supporters attachés à leur antre historique, des défenseurs de la nature et du contribuable, ou encore des usagers des transports de l'agglomération.
Sans compter, non plus, sur un député UMP qui jure que, lui vivant, le chantier n'aboutira pas; ni sur un avocat, Etienne Tête, par ailleurs élu écologiste à l'agglomération, qui va multiplier les recours contre le projet. Dont l'échéance sera ainsi maintes fois repoussée, tandis que de moindres performances sportives et comptables mettront à mal son financement.
- Fin 2009, l'annulation par la justice administrative d'une délibération de la communauté urbaine du Grand Lyon, relative à la modification du Plan local d'urbanisme, marque un gros coup de frein. "Nous maintenons que le grand stade sera inauguré le 8 décembre 2013 (...) mais il faut reconnaître que nous repartons de zéro", concède alors M. Collomb.
- Un nouvel écueil survient avec la "déclaration d'intérêt général" qui donne lieu à un bras de fer avec l'Etat et bloque le dossier durant des mois. Le 31 mai 2011,le sésame tombe au Journal Officiel (JO) et en octobre, les multiples enquêtes publiques débouchent sur un avis favorable. Le chantier n'a cependant toujours pas commencé et, cerise sur le gâteau, une pétition réclame l'organisation d'un référendum à la mairie de Décines.
- Début 2012, le permis de construire est enfin signé mais il est aussitôt attaqué en justice, ce qui retarde encore la livraison du stade alors qu'il doit accueillir des matches de l'Euro-2016. La situation commence d'ailleurs à "préoccuper" Jacques Lambert, président de la société organisatrice de la compétition.
- En juin 2013, le financement de l'enceinte est bouclé et M. Aulas assure "n'avoir jamais été aussi proche du début des travaux". De fait, ils commencent durant l'été,les forces de l'ordre évacuant la "Zone à défendre" (ZAD) installée sur le site.
Deux ans et demi plus tard, le 9 janvier 2016, après d'ultimes procédures sur la desserte des lieux par le tramway, qui devraient être purgées en 2016, le stade peut accueillir son premier match.