Invité de La Voix Est Libre sur France 3 Alpes ce samedi 26 mars, le maire EELV de Grenoble, Eric Piolle, fait le point sur les cinq principaux chantiers de sa municipalité.
Plan Écoles, zones à 30 km/h, autoroutes à vélo... Retour sur les moments-clés de l'interview.
Deux ans après son élection, La Voix Est Libre a souhaité savoir où en était Eric Piolle dans ses promesses de campagne. A la tête de la ville de Grenoble (160 000 habitants), le maire écologiste a évoqué les dossiers prioritaires : le plan Écoles, la métropole apaisée à 30 km/h, les autoroutes à vélo, le problème de A480/le Rondeau et la restriction du budget alloué à la culture.
Un plan Écoles à 60 millions d'euros
"L’éducation est majeure" et Eric Piolle en fait son cheval de bataille. Malgré un contexte économique difficile, le maire souhaite faire de l’éducation "une priorité". Les chiffres annoncés peuvent donner le vertige : 60 millions d’euros investis dans la construction et la rénovation d’établissements scolaires, ouverture de six écoles et d’une cinquantaine de classes d’ici 2021. Mais selon Eric Piolle, "Il y a un vrai besoin. Il faut donner les conditions de travail aux adultes qui accompagnent les enfants, aux enfants eux-mêmes et aux projets qui se font autour".Grenoble connaît un fort niveau démographique, et ce sont 200 à 300 écoliers supplémentaires qui font leur rentrée chaque année. Des classes surchargées et des parents excédés : la municipalité se devait de réagir. La nouvelle école Simone-Lagrange devrait sortir de terre en septembre 2018. Située dans le quartier Jean-Macé, elle accueillera plus de 400 élèves répartis en 14 classes, de la maternelle au primaire.
"Une ville apaisée" à 30 km/h
Malgré une forte opposition, le maire écologiste a maintenu sa promesse de campagne. Depuis le 1er janvier 2016, on roule désormais à 30 à l'heure dans la quasi-totalité de la ville. Il souhaite redonner "la place à chacun : piétons, vélos, voitures" alors que la ville a été pensée "comme un circuit automobile". Il réfute l'argument selon lequel les véhicules consomment plus lorsqu'ils roulent lentement : "A 50 km/h, la vitesse moyenne des voitures en ville est de 18 km/h, et passe à 17 quand c’est à 30 km/h !" Il met en avant le risque de décès divisé par neuf, ainsi que la vitesse de freinage divisée par deux.En tout, ce sont 43 communes qui ont rejoint le mouvement et selon E. Piolle, "Ce n’est pas une mesurée portée par une couleur politique. Tout le monde va y venir puisque 3/4 des déplacements font moins de 5 km."
Les autoroutes à vélo
Autre projet phare de la municipalité grenobloise : les autoroutes à vélo. Le nom a depuis été abandonné, mais pas le projet. La colère des commerçants est bien présente : ils parlent de préjudices pour leurs affaires. Eric Piolle persiste et signe : "Il faut élargir le centre-ville pour qu’il soit un poumon de vie." Il propose la création d'axes intercommunaux "pour qu'on puisse faire 5-10 km en vélo" et insiste sur le "besoin de multiplier par trois la vitesse des déplacements."Concernant l'axe Agutte-Sembat/Rey, où transitent 15 000 véhicules par jour, la mairie souhaite l'interdire aux automobilistes. L'idée ne plaît toujours pas aux commerçants qui s'opposent fermement à ce projet. En réponse, Eric Piolle envisage "un axe Gambetta à double sens" ou un accès par "les boulevards, la périphérie, voire même le Rondeau".
Le problème permanent de l'A480/le Rondeau
Déjà évoqué la semaine dernière lors du passage de Jean-Pierre Barbier, président LR du Conseil départemental de l'Isère, le serpent de mer de l'A480 est revenu sur le tapis. Le maire EELV se réjouit car "le dossier avance, tout le monde parle maintenant d'aménagement, et plus d'élargissement." Mais la priorité de la métropole reste le Rondeau et son amélioration, "un dossier qui devrait prendre 5-6 ans".Outre l'A480 et le Rondeau, Eric Piolle veut surtout travailler sur les alternatives que sont le covoiturage, le train (voire le tram-train d'ici 10 ans) ainsi que la limitiation de vitesse et faciliter les entrées et sorties lors des échangeurs. Il se réjouit également que "le projet de l'A51 ne soit plus porté par la nouvelle majorité départementale : tout le monde a bien compris qu’on ne voulait pas refaire une 2ème vallée du Rhône sous les fenêtres des Grenoblois."
6 millions d'euros en moins pour la culture
3ème budget de la ville, la culture a subi une forte restriction budgétaire en 2015. Le maire concède que "la culture, c’est extrêmement important" et met en avant les initiatives de la Mairie, avec notamment le festival de street-art. Mais il tient à rappeler que la baisse des subventions a un impact sur tous les secteurs.Selon lui, il faut passer "à une logique de projets et à l'ouverture des équipements municipaux". Il rappelle que "les gros acteurs doivent s'ouvrir vers les petits, et que ce n'est pas un virage facile". On pense bien évidemment aux musiciens du Louvre et à la disparition de leur subvention. "La frugalité va être l'avenir de Grenoble", prévient Eric Piolle.
Vos réactions sur Twitter
Vous avez été nombreux à suivre notre livetweet durant l'émission. Vous n'avez pas tardé à réagir aux propos d'Eric Piolle : voici une sélection de vos meilleurs tweets.@f3Alpes La politique ne doit pas etre effets d annonce et encore moins un referendum. Cela doit etre juste agir pour le bien de tous.
— Michel VENDRA (@michel_vendra) March 26, 2016
#LVELalpes sur @f3Alpes, pas une seule fois @EricPiolle regrette une erreur ou même concède un doute.
— Franc - Tireur (@Franc_Tireur_fr) March 26, 2016
Donc tout va bien ?
Éduquer priorité n°1pour citoyenneté de demain, merci pour nous Grenoblois etc...et à LVE pour ce direct #LVELalpes
— françoise vivet (@FrancoiseVivet) March 26, 2016