Victime d'un accident en gare de Chambéry, Caroline avait été greffée des deux bras au CHU de Grenoble en août dernier. Elle poursuit aujourd'hui sa convalescence dans un centre de rééducation près de Grenoble.
Lever l'avant bras, un geste qui demande une concentration considérable à Caroline Skrzynski. Le 14 août dernier, cette ancienne ambulancière a eu les deux bras sectionnés à Chambéry par un train dans lequel elle pensait pouvoir entrer malgré son départ. "J'entendais le train défiler et je ne comprenais pas ce qu'il se passait puisque j'étais dans le noir, témoigne-t-elle. Après, la lumière est revenue, j'ai vu le ciel et mes deux bras de l'autre côté du rail. Je me suis dit : "C'est quoi ce film d'horreur, on n'a pas vu la scène...""
Grâce à la rapidité des secours et au service de chirurgie de la main du CHU de Grenoble, elle est ensuite devenue la première Française à bénéficier d'une réimplantation simultanée des deux bras. Depuis maintenant six mois, elle est en convalescence et poursuit une rééducation à proximité de Grenoble."Ces derniers temps, il y a un net mouvement de coudes et on commence à voir aujourd'hui des petits mouvements de doigts", souligne, émue, son ergothérapeute, Clémentine Hervé.
"J'en veux beaucoup plus"
Une victoire : quand elle est arrivée en rééducation, ses deux bras étaient inertes et personne ne savait s'ils pourraient à nouveau bouger un jour. Quatre heures par jour, elle s'est donc battu pour retrouver les commandes de ses propres bras. "C'est déjà très beau d'avoir les bras raccommodés. c'est mieux que d'être juste un tronc, assure-t-elle. Mais pour l'instant ça ne suffit pas, j'en veux beaucoup plus."
Son objectif : retrouver une relative autonomie et pouvoir manger et se laver seule. Mais pas seulement : cette pianiste amatrice espère pouvoir rejouer un jour une valse de Chopin. Il lui reste 18 mois de rééducation pour s'en rapprocher.