Deux jours après la présentation de sa réforme sur la décentralisation en Conseil des ministres, Marylise Lebranchu est passée par Grenoble ce vendredi 12 avril comme pour donner le mode d'emploi.
Quand une ministre invite une autre ministre chez elle, qu'est-ce qu'elles se racontent? des histoires de décentralisation! Marylise Lebranchu, Ministre de la réforme de l'Etat, de la décentralisation et de la fonction publique, a passé une journée à Grenoble avec la locale de l'étape, Geneviève FIORASO, Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche.
But de la balade, expliquer ce que va changer la nouvelle décentralisation en matière de développement économique et d'innovation et en matière d’enseignement supérieur et de recherche. En gros, expliquer qui décidera et tiendra les cordons de ces bourses à l'avenir. Avant d'aller plus loin, petite définition.
Une décentralisation, ça signifie que l'Etat transfère des compétences aux collectivités territoriales, un mouvement entamé en 1982 avec Gaston Deferre, c'était l'acte I, poursuivi sous Jean-Pierre Rafarin, en 2003, c'était l'acte II et qui se continue avec cet acte III en 2013.
Qui fera quoi?
Sur le papier, le projet de réforme n'a rien de révolutionnaire. Les départements ne disparaissent pas, ils se voient octroyer une compétence supplémentaire en matière de tourisme, les Régions sont renforcées (développement économique) , mais surtout cet avant-projet donne beaucoup plus de pouvoirs aux intercommunalités. Dans les grosses agglomérations comme Grenoble, la métropole devient un échelon à part entière, aux pouvoirs renforcés.
Le développement économique
Reprenons la visite. Les ministres se sont arrêtées chez Corys, une start-up où d'ailleurs Geneviève Fioraso a été directrice commerciale. Elles ont fait une halte chez BioMérieux puis chez Delta Drone. Marylise Lebranchu a, à chaque fois, donner le mode d'emploi. A l'avenir, c'est la Région qui s'occupera du développement économique mais ce pouvoir elle le partagera avec les nouvelles métropoles qui seront chef de file sur leur territoire.
Une opposition
Au passage, il faut savoir que l'Association des Régions de France a réclamé "des améliorations" dans cette réforme de la loi de décentralisation, demandant notamment que soit confié aux Régions "le pilotage plein et entier" des politiques d'emploi et de développement économique sur leur territoire.
Marylise Lebranchu a expliqué à Grenoble que les Régions ne "pouvaient pas tout faire" et a parlé de "complémentarité assumée" entre Régions et métropoles ou encore de "coordination raisonnée entre les deux structures".
Du développement économique à l'enseignement supérieur
Marylise Lebranchu s'est ensuite rendue au CNRS, pour présenter une autre disposition importante de la réforme: la mise en place de schémas régionaux de l’enseignement supérieur. Ils permettront de mieux articuler l'enseignement supérieur, la recherche et l'innovation sur chaque territoire régional, afin de rendre les entreprises plus compétitives.