L'appel à la grève a été massivement entendu dans toute la France. A Grenoble, ce mardi 30 septembre, ils étaient près de 400 à manifester contre le projet gouvernemental de "réforme des professions réglementées".
Pharmaciens, biologistes, laborantins, médecins ou encore dentistes : l'appel à la grève, lancé par l'Union nationale des professions libérales (UNAPL) a été entendu dans les rues de Grenoble.
En début d'après-midi, ils étaient près de 400 rassemblés devant la Préfecture pour dire "non" au projet de réforme des professions libérales. Les pharmaciens sont notamment particulièrement remontés contre une éventuelle levée de leur monopole sur les vente des médicaments à prescription facultative (comme le Doliprane ou le Spasfon), qui pourraient se retrouver dans les rayons des grandes surfaces. A l'heure où entre deux et trois officines mettent la clé sous la porte chaque semaine en France, les pharmaciens redoutent des fermetures encore plus nombreuses. Un peu plus tôt dans la matinée, des étudiants en pharmacie avaient aussi manifesté.
Selon le Conseil national de l'Ordre des pharmaciens, près de 90% des pharmacies étaient fermées ce mardi.
"Une mesure inacceptable"
Autre pierre d'achoppement, l'ouverture du capital des sociétés d'exercice libéral (SEL) à des non-professionnels, qui permettrait l'arrivée d'actionnaires non pharmaciens dans les officines. Le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, a tenté de désamorcé le conflit mardi matin et de rassurer: "nous n'ouvrirons pas le capital des pharmacies, des notaires ou que sais-je à des partenaires financiers extérieurs, des banquiers, ou que sais-je encore, cela n'est pas vrai."Reportage d'Anne Hediard et Franck Ceroni
Concernés par cette mesure, les avocats ont eux aussi exprimé leur désaccord. A Grenoble, une cinquantaine d'entre eux se sont rassemblés devant le Palais de Justice et toutes les audiences ont été annulées.