Les quartiers difficiles seront prioritaires pour les créations de postes dans l'Education nationale, a indiqué le ministre Vincent Peillon, lors de son passage au lycée Argouges à Grenoble, ce lundi 7 octobre. Pour lui, "l'école fait bien pour 80% mais il n'y a rien pour les 20% en difficulté".
Lors de cette visite grenobloise, une convention a été signée par M. Peillon, le ministre de la Ville François Lamy et la ministre déléguée à la Réussite éducative George Pau-Langevin. Elle prévoit que les quartiers difficiles bénéficieront en priorité des emplois qui seront créés pendant le quinquennat.
Ainsi, 25% des nouveaux postes consacrés à la scolarisation des enfants de moins de 3 ans et au dispositif 'plus de maîtres que de classes' iront dans les établissements situés dans les quartiers prioritaires de la politique de la Ville. Dans le même esprit, les 6.000 nouvelles places d'internat en cours d'ouverture seront ciblées sur des projets d'éducation prioritaire.
"Les écarts demeurent trop importants entre les résultats des enfants des quartiers prioritaires de la politique de la ville et les autres. Nous devons faire un effort collectif pour réduire ces inégalités territoriales", a expliqué Vincent Peillon. "Nous avons d'ailleurs déjà obtenu des résultats dans notre lutte contre le décrochage scolaire, puisque 15.000 jeunes ont été ramenés vers la scolarité ou une formation. Et en décembre nous atteindrons le chiffre des 20.000 que nous nous étions fixé en début d'année", ajoute-t-il.
En marge de cette visite, des opposants au "mariage pour tous" se sont manifestés devant le lycée Argouges, côté quartier de l'Abbaye.
Rythmes scolaire: On va corriger ce qui ne va pas"
Le ministre, qui a ensuite déjeuné dans une cantine scolaire à La Villeneuve, a défendu la réforme contestée des rythmes scolaires, appelant à ne pas "prendre les enfants en otage" de cette polémique. "Ne prenons pas les enfants en otage d'intérêts électoraux à courte vue", a-t-il lancé.
"J'ai bien noté qu'il va y avoir des élections municipales. Certains semblent d'abord avoir cela en vue. Je pense à Nathalie Kosciusko-Morizet, à Jean-François Copé à quelques autres. Ils sont démentis même dans leur propre camp", a poursuivi M. Peillon. "On va corriger ce qui ne va pas. Une grande réforme mérite des améliorations au fur et à mesure du temps", a-t-il ajouté, en parlant d'une "réforme longue" à laquelle il faut "laisser le temps de s'installer". "On ne peut pas être le seul pays d'Europe qui donne un aussi mauvais temps scolaire à nos enfants", a défendu le ministre.