"Les flamands roses stressent facilement, ils peuvent même faire une cardiaque". Pour les vétérinaires des parcs animaliers, le travail est assez délicat en ce moment. Il leur faut vacciner à tour de bras. Tous leurs animaux à plumes doivent y passer, pour prévenir de la grippe aviaire.
Temps de pandémie = temps de vaccination... Y compris pour les animaux. Suite à une recrudescence de la grippe aviaire, les parcs animaliers d'Auvergne Rhône-Alpes doivent protéger leurs résidents à plumes. Ce mercredi 9 décembre, des campagnes de vaccinations étaient organisées.
"Avec les autruches, c'est assez sportif !"
Au Safari de Peaugres, en Ardèche, l'heure est à la piqûre. Conformément aux obligations légales, les parcs animaliers vaccinent leurs oiseaux contre la grippe aviaire. Une opération qui demande parfois beaucoup de précaution : "le plus délicat ce sont les flamands roses, leurs pattes sont très fragiles et surtout ils stressent très facilement, ils peuvent même faire des crises cardiaques ! Il faut y aller très doucement", explique Estelle Woessner, vétérinaire du parc animalier depuis 2010. "Pour les manchots c'est plus facile, mais c'est long. Il faut aller les chercher jusque dans leur nid. Et avec les autruches, c'est assez sportif, car elles sont plus lourdes que nous !"
Pélicans, manchots, cigognes, 60 flamands roses, poules, oies... Au total, dans le plus grand parc animalier de Rhône-Alpes, sur plus de 1.200 animaux, un peu moins de 200 auront été vaccinés. Seuls les oiseaux le sont, et uniquement ceux qui ne peuvent pas être isolés en volière.
Même rituel dans l'Ain
Au Parc des Oiseaux, l'heure est également à la vaccination. Environ 1.400 animaux ont été traités durant 2 semaines. "Il nous reste à faire une piqûre de rappel pour les animaux primo-vaccinés, qui doivent recevoir 2 injections", explique Eric Bureau, le vétérinaire du parc. "On en profite pour tout vérifier. Ce qui prend du temps, c’est surtout de les attraper !" Pour les très gros animaux, selon les cas, les soignants peuvent utiliser un fusil "hypodermique", qui permet de ne pas aller les déloger.
Reste à savoir si le vaccin permettra de suffisamment prévenir la maladie. Le remède est établi sur la base d'une souche de virus de type H5N2, alors que le virus actuellement en circulation est de type H5N8. Mais les soignants se veulent rassurants, les mutations du virus étant à priori relativement superficielles. À noter, qu'il n'y a pas de vaccination dans les élevages, compte-tenu de normes internationales. En revanche, depuis le 5 novembre 2020, sept départements d'Auvergne-Rhône-Alpes ont été classés en risque "élevé" d'introduction de la grippe aviaire par les oiseaux migrateurs. Par mesure de précaution, les volailles d'élevage sont obligatoirement confinées.