Renault Trucks (groupe Volvo) va supprimer 463 emplois dans ses usines de Saint-Priest (métropole de Lyon) et Bourg-en-Bresse (Ain). Le constructeur de poids lourds encaisse difficilement l'arrêt brutal de ses sites pendant le confinement.
En ce mardi, l'épidémie de Covid-19 souffle le chaud et le froid sur l'économie de la région. Seulement quelques heures après que le premier employeur privé de la métropole de Lyon, Sanofi, annonce la création de 200 emplois à Neuville-sur-Saône, Renault Trucks, qui suit sur la deuxième marche du podium, annonce la suppression de 463 emplois à Saint-Priest et Bourg-en-Bresse (Ain).
Baisse du marché du camion
Renault Trucks (groupe Volvo) ne s'attend pas à retrouver l'activité économique d'avant la crise. La direction "ressent déjà les effets de la fragilité économique du secteur du transport et s’attend à un ralentissement durable de la demande de ses clients", explique-t-elle dans un communiqué.
Pour faire face à cette baisse de revenu, le constructeur prévoit un "ajustement des effectifs dans le cadre d’un dispositif de rupture conventionnelle collective."
L'incompréhension des syndicats
Selon Force Ouvrière, les syndicats ne comprennent pas cette décision car "le carnet de commandes est plein jusqu'à l'automne". Les emplois supprimés seront essentiellement dans le secteur recherche et développement (285 postes). Suivent le service marketing, les cadres et techniciens d'usine et le service des achats.
Selon le syndicat CFE-CGC, ces pertes d'emplois devraient être limitées à environ 360 par la reprise en interne d'activités d'études actuellement sous-traitées par la filiale défense Arquus, dont le siège social se situe à Versailles.
D'autres délégués syndicaux de Renault trucks à Bourg-en-Bresse, le groupe Volvo a décidé hier (lundi 15 juin) d’un plan mondial de suppression d’emplois. "Ce qui serait en cause est la perte de chiffre d’affaires et baisse des commandes". "On ne parle pas de plan social aujourd’hui, ni de licenciements sur Bourg-en-Bresse, Vénissieux et Saint Priest, mais bien de rupture conventionnelle collective". 25 postes seraient concernés sur Bourg-en-Bresse. Avec quelles modalités ? Quelles conditions de départ? Dans quels secteurs? Personne n'en sait encore rien. L'entreprise "souhaite ouvrir la négociation d'une rupture conventionnelle collective au retour des congés d'été", indique le syndicat CFE-CGC.
A priori, ce sont les cadres et ATAM des bureaux d’étude qui seraient concernés, et non les ouvriers. Pour les syndicats, c’est une "mauvaise surprise", ils se sentent "mis devant le fait accompli". Pour info, le dernier plan social du groupe remonte à 2007.