Situé dans une ancienne usine pour fabriquer les armes de la première guerre mondiale, l'Arsenal de la Paix de Turin se retrouve à l'avant-poste des actions de solidarité avec l'Ukraine en guerre. L'ONG turinoise enverra dès vendredi un premier semi-remorque de vivres en Roumanie.
"Nous voulons comprendre et faire comprendre que les armes ne peuvent décider du destin des hommes et des femmes. Seule la raison en a le droit. La paix dépend de chacun de nous. Et si chacun y croit: alors, elle frappera à la porte de notre conscience et deviendra réalité".
C'est à ce mot d'ordre prononcé par Ernesto Olivero, le fondateur de l'ONG l'Arsenal de la paix, qu'ont défilé lundi dans les rues de Turin des dizaines d'enfants de 20 nationalités différentes. Une grande marche sous des banderoles aux couleurs de la paix, dont le point d'arrivée était la place de l'hôtel de ville.
Missionnaires de la paix depuis 1964
"Quand le pouvoir de l'amour prendra l'ascendant sur celui de l'amour du pouvoir, alors seulement il ne restera que la paix". C'est l'un des messages prononcés au micro par les jeunes manifestants. De petits "missionnaires" en fait, au sens où l'entend le fondateur laïc de l'ONG installée à Turin depuis 1964.
"Ce drapeau flottera sur la ville tout le temps qu'il faudra pour manifester la volonté de paix de l'opinion publique italienne dans ce moment tragique pour l'Europe", a commenté le maire de Turin en empoignant la banderole.
Une "armée" de camions de la paix pour l'Ukraine
Au Sermig (l'autre nom de l'arsenal: le service missionnaire des jeunes), on ne se contente pas de défiler. On collecte également des denrées pour l'Ukraine. Une habitude quotidienne pour les Turinois. Chaque matin, des dizaines de voitures s'arrêtent aux portes du bâtiment pour déposer des plein de courses destinés à alimenter les cuisines de l'arsenal.
"On sert tout de même 3000 repas chaque jour aux personnes sans-domicile-fixe ou à celles qui en ont besoin", explique Luca, l'un des innombrables volontaires qui donnent des heures de leur temps libre pour faire fonctionner l'arsenal.
"Vendredi matin, un premier camion partira vers la Roumanie. Dans la ville de Baia Mare, il y a un missionnaire avec lequel nous collaborons depuis des années. Notre chance c'est qu'il se trouve à 60 kilomètres seulement de la frontière avec l'Ukraine. Alors, il est débordé par l'arrivée des réfugiés", ajoute Luca.
Un premier envoi qui sera suivi de beaucoup d'autres. "Dans les semaines à venir, à chaque fois qu'un semi-remorque sera plein de vivres, il partira pour aider les Ukrainiens."