Haute-Loire : comment le barrage de Poutès entend préserver la biodiversité

Le barrage hydroélectrique de Poutès en Haute-Loire entre dans la dernière phase de chantier en septembre. Après des années de mobilisation des associations, des années de négociations avec l'Etat et l'exploitant EDF pour diminuer son impact sur la rivière Allier, le Nouveau Poutès prend forme.

Le barrage de Poutès en Haute-Loire est devenu un symbole en France et en Europe du compromis trouvé entre production d'énergie et préservation du milieu piscicole, notamment pour le saumon qui ne parvient plus à remonter la rivière. Le résultat d’années de négociations entre les associations de défense de l’environnement et l’Etat, ainsi qu’EDF, exploitant du barrage. En ce mois de septembre, l’ouvrage hydroélectrique entre dans sa dernière phase de chantier. Le barrage de Poutès existe depuis 1941. Avant travaux, la retenue s'étendait sur plus de 3 kilomètres. Bientôt, elle sera réduite à 400 mètres. La rivière Allier a retrouvé son lit et aujourd'hui, le barrage est abaissé. Il pourra même devenir transparent aux moments critiques pour la survie du saumon atlantique : « Nous allons installer deux vannes, qui sont deux clapets au milieu du barrage et qui, à une période de l’année, s’ouvriront pour permettre la migration du saumon notamment. Cela permettra également de faciliter le transit des sédiments pour que la rivière retrouve son cours le plus normal possible », explique Timothée Ollivier, directeur d’EDF Hydro Loire-Ardèche.

15% de production en moins, mais la confiance en plus

Ce nouveau barrage sera opérationnel en 2022. EDF va perdre 15 % de production en électricité, mais gagne l'adhésion des acteurs locaux, des associations environnementales et de pêche notamment. Pour Pierre Coupelon, le maire de Monistrol-d'Allier, où l'usine d'EDF est installée, un arasement du barrage n'était pas envisageable : « C’était une perte de revenus sur un territoire qui est déjà, malheureusement, bien pauvre. Pour nous c’était absolument indispensable de conserver l’activité sur ce barrage. » Après un conflit dur au moment du renouvellement de sa concession il y a 20 ans, le barrage devient un exemple : « La discussion entre les acteurs, les élus, les associations, EDF et tous ceux qui sont impliqués, les associations de protection des poissons notamment, fait que ce projet est tout à fait reproductible en termes de méthode », se réjouit Simon Burner, membre de l’association SOS Loire vivante. Deux vannes amovibles vont être construites dans la prochaine phase de travaux, un ascenseur à poissons sera aménagé. Tout le monde espère que le saumon retrouvera naturellement le chemin des frayères d'ici une dizaine d'années.
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