Avant 2023, les 2.300 bénévoles qui recueillent les données météo pour Météo-France seront remplacés par 800 stations automatiques. Au Bouchet-Saint-Nicolas (Haute-Loire), l'un des derniers bénévoles d'Auvergne s'apprête à laisser sa place à la technologie.
Depuis douze ans, chaque matin, Thierry Arnaud répète le même rituel. Cet habitant du Bouchet-Saint-Nicolas (Haute-Loire) est chargé de faire des relevés météo. Chaque mois, il transmet ces données bénévolement à Météo France mais aussi à ses voisins. "Les gens qui me connaissent me demandent toujours combien il a fait d'eau hier ou la semaine dernière, et en fin de mois, combien il a fait dans le mois !"
Des relevés bientôt automatisés
Mais ce recueil manuel des données météo va bientôt prendre fin. Thierry va prochainement devoir laisser sa place à une station automatisée qui fera ce travail seule. Elle rejoindra le réseau des 800 stations d’Etat qui alimenteront les supercalculateurs de Météo France à Toulouse.
"Les stations automatisées ont l'avantage de transmettre les données à une plus haute fréquence" explique David Marchal, référent Auvergne pour Météo France. "Cela permet d'avoir des données toutes les six minutes et de les avoir tout de suite. Ça peut servir pour la prévision, pour recaler les radars et ça peut également servir en climatologie pour des questions de durées de retour sur des phénomènes intenses. L'inconvénient des relevés quotidiens, c'est qu'on ne pouvait pas faire d'études sur des phénomènes de moins de 24 heures."
Thierry va continuer les mesures ... pour ses voisins !
La première station bénévole du Bouchet-Saint-Nicolas avait été installée en 1949 à l’école du village. Aujourd’hui malgré le remplacement technologique, Thierry assure qu’il va continuer bénévolement à mesurer la pluviométrie pour alimenter les conversations du village.