10 litres de lait pour 1 fromage
Avant l'affinage, il faut compter 10 litres de lait et 7 heures de travail pour reproduire les gestes transmis de génération en génération et façonner une tome. "On s'est mécanisé mais c'est toujours la même façon de faire. C'est artisanal, on fait tout à la main", fait remarquer Guylaine Vigouroux. Ce fromage fait partie du patrimoine du département. "Les plus vieux écrits qu'on a trouvé qui font référence à l'artisou, datent du Moyen-âge. Les fermes qui appartenaient à l'hôtel-Dieu payaient leurs impôts en fromage", raconte Fabien Fabre, producteur à Saint-Jean-Lachalm. Aujourd'hui, on compte une quarantaine de producteurs en Haute-Loire.
Guylaine Vigouroux, productrice d'artisou à Vergezac, passe 7 heures tous les matins pour façonner ses fromages.
•
© Elodie Monnier / France 3 Auvergne
La tome a de fidèles adeptes parmi les Auvergnats. Chacun consomme l'artisou à sa façon, avec du beurre ou de la confiture. Les producteurs l'écoulent sans difficulté dans les marchés locaux. "On l'exporte dans d'autres départements mais la consommation la plus importante est en Haute-Loire. C'est le fromage local, que faisaient nos parents, nos arrières grand-parents", s'exclame Emilie Gauthier, productrice à Saint-Jean-de-Nay.

L'artisou est affiné en cave grâce aux artisous ou artisons, des acariens microscopiques qui façonnent la croûte.
•
© Elodie Monnier / France 3 Auvergne
Malgré tout Fabien Fabre, président de l'association des producteurs de l'artisou, pense qu'il est important de protéger cette spécialité : "La production de ce fromage demande beaucoup de travail et j'ai peur que l'artisou disparaisse à force". Depuis deux ans, l'association de producteurs a entrepris les démarches d'obtention d'une Apellation d'origine protégée (AOP), espérant aussi inciter des jeunes à transformer leur lait en fromage.
durée de la vidéo: 03 min 36
Haute-Loire : l'artisou, un fromage affiné grâce à des acariens