“On a beaucoup pleuré” : à l'assaut du Kilimandjaro en joëlette, l'histoire d’une ascension solidaire

Un défi hors du commun. Quatorze sportifs originaires de la Haute-Loire ont gravi le Kilimandjaro, point de culminant de l’Afrique, tout en portant l’un des leurs, un athlète en situation de handicap, à l’aide d’une joëlette, un fauteuil tout-terrain mono-roue conçu pour les personnes à mobilité réduite.

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Imaginez un groupe de quatorze passionnés de sport, venus des terres vallonnées de la Haute-Loire, qui décident de relever un défi fou : atteindre le sommet du Kilimandjaro, le toit de l’Afrique, à près de 6 000 mètres d’altitude. Mais ce n’est pas tout. Parmi eux, Gautier Dellanoy, un athlète de para-canoë atteint de diplégie spastique. Une maladie qui engendre une faiblesse au niveau des membres inférieurs conduisant à de sévères troubles de la marche. Leur secret pour réussir cette aventure incroyable ? Une joëlette, une étonnante machine à une roue permettant à une personne à mobilité réduite de conquérir les sommets. 

Des mois de préparation

Cette aventure extraordinaire a été initiée par l'association Mézenc Melting Sport. Le projet a germé, il y a un an, comme une graine de folie entre amis, autour d’un café ou peut-être après une énième course à pied ensemble. “On a été inspirés par l’expérience qu’a vécue une femme handicapée. On s’est dit pourquoi pas nous ?”, confie David Vey, membre actif de l’association qui a participé à l’aventure. Mais ce rêve, une fois lancé, s'est rapidement transformé en un objectif de taille. Se préparer à gravir près de 6 000 mètres d'altitude avec une joëlette n'est pas une mince affaire. Il a fallu des mois de préparation, d’entraînement intense et de coordination millimétrée pour être prêts à affronter les défis du Kilimandjaro. "On a eu toute une préparation avec du renforcement musculaire, on a passé plusieurs nuits dans une tente hypoxique pour s’habituer au manque d’oxygène, etc, explique David Vey. On s’est donné les moyens d’y arriver”. 

“C’était un travail d’équipe” 

Dès les premiers pas sur les pentes du géant africain, une ambiance particulière s'installe dans le groupe. Chaque membre sait qu’il devra compter sur les autres, et vice versa. Les sportifs avancent avec une résilience inébranlable, se relayant sans cesse pour guider la joëlette sur des terrains où l’erreur n’est pas permise. “C’était un effort de chaque instant, se souvient David. S’il y en avait qui commençait à faiblir, on déséquilibrait le tout. C’était un travail d’équipe”. 

Leur ami, bien qu'assis, n’est jamais en reste. Chaque sourire, chaque mot d’encouragement qu’il leur lance depuis son siège semble alléger la charge. “C’est une source d’inspiration, confie, émue David Vey. Il prouve que les personnes en situation de handicap peuvent gravir le Kilimandjaro à n’importe quelle échelle et de n’importe quelle manière. C’était notre moteur”. 

“Il a donné du courage à toute l’équipe”

Pourtant, rien n’a été simple. Sentiers rocailleux, dénivelés abrupts, et manque d’oxygène ont rendu chaque pas plus difficile que le précédent. Malgré tout, l’esprit d’équipe a fait la différence. “Chacun puisait de la force dans les regards et les sourires échangés”, s'émeut David.

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Les quatorze membres de l'association Mézenc Melting Sport lors de leur ascension du Kilimandjaro. ©David Vey

Leur compagnon de route, bien que physiquement limité, a participé activement à l'aventure jusqu’à surprendre le groupe. “L’assaut final a été très difficile, relate David. Gautier a senti que les derniers kilomètres étaient compliqués. Soudainement, pris d’adrénaline, il a essayé de marcher quelques kilomètres. Et, avec l’aide de quelques amis, il a réussi. C’était un moment d’émotion. Il y a eu une énergie folle qui s’est décuplée. Il ne se sentait pas capable de faire ça. Il a donné du courage à toute l’équipe”. 

Un saut en parapente 

Après des jours d'effort intense, le moment tant espéré arrive. Le groupe foule enfin le sommet enneigé du Kilimandjaro. Le vent glacé fouette leurs visages, mais c’est un sentiment de chaleur qui les envahit. Ils ont réussi. Ensemble.

Il y a eu des larmes, des cris de joie. Il y a eu beaucoup d’émotion. On n’en revenait pas.

David Vey

Membre de l'association Mézenc melting Sport

"On nous parlait de 40% d’échec pour une ascension en joëlette. Mais, on a déjoué les pronostics et j’en suis fier ”. Une victoire collective. Mais l’aventure ne s'arrête pas là. Au sommet, un moment incroyable se produit : Gautier Dellanoy s'envole en parapente, survolant les nuages. Cet envol, au-dessus des cimes africaines, symbolise "l’aboutissement d’un rêve partagé" pour David Vey. 

De retour en Haute-Loire, ces quinze héros sont accueillis en légendes. Leur exploit transcende le sport, selon David Vey. “En cette période de Jeux paralympiques, on voulait montrer que les personnes en situation de handicap pouvaient repousser leurs limites. On voulait inspirer comme on l’a été. L’aventure est terminée mais pas l’histoire. On espère laisser un petit héritage”. C’est chose faite. Les quatorze sportifs ont prouvé que même les plus hauts sommets peuvent être conquis, à condition de le faire ensemble.

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