En Auvergne, la leçon de courage d'Alain, malvoyant, parti à vélo sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle

Alain Soleilhac, un septuagénaire déficient visuel, a pris lundi 14 juin le départ du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Il est parti en tandem du Puy-en-Velay avec deux accompagnants pour 800 kilomètres jusqu'à Roncevaux. Plus qu'un défi sportif, il s’agit d’une aventure humaine.

Il est 7 heures du matin ce lundi 14 juin, au Puy-en-Velay, l'heure de la messe des pèlerins. Les sacs à dos attendent sagement le départ pour Saint-Jacques-de-Compostelle, le grand voyage ou quelques étapes seulement. Parmi ces pèlerins, Alain Soleilhac, instituteur en retraite, souffrant depuis une trentaine d'années de dégénérescence maculaire. Il explique : « Depuis 18 mois, avant l’épidémie, j’avais pensé à ce projet parce qu’en tant qu’handicapé visuel, j’ai besoin de passer au-delà de ce brouillard qui m’environne. C’est le meilleur moyen que j’ai trouvé pour le faire. A quelques minutes du départ, je ressens beaucoup d’énergie, accompagné par ma famille et mes amis. Je suis prêt ».

800 km à parcourir

C'est en tandem avec deux accompagnants, qu'Alain va faire les 800 kilomètres de la partie française du chemin, après un dernier encouragement de ses amis. Pour relier les Pyrénées, les 3 cyclistes altiligériens ont choisi de prendre les routes parallèles au chemin des pèlerins. Avant le départ, Alain a passé une annonce pour recruter ses « capitaines de tandem » qui vont se relayer pour le guider. Gilles Chalaye, "capitaine de tandem", souligne « Nous avons tous fait des entraînements et Alain, lui, c’est du quotidien. Il a 2-3 entraînements par semaine, depuis une dizaine d’années. Moi, j’en ai fait un peu moins. Mais on a roulé ensemble pour prendre les sensations du tandem. C’est un petit peu particulier. On est entraînés correctement. Les 2 pilotes vont se relayer. Celui qui sera un peu plus au repos pourra utiliser un vélo électrique pour se soulager un petit peu ». Alain Crocfer, "capitaine de tandem", ajoute : « On a sympathisé avec Alain et on est là. Ca a été reporté l’année passée et aujourd’hui on est là. Je pense qu’il est content. C’est une belle aventure humaine et sportive aussi ».
 

Alain Soleilhac, un septuagénaire déficient visuel, a pris lundi 14 juin le départ du chemin de Compostelle. Il est parti en tandem du Puy-en-Velay avec deux accompagnants pour 800 kilomètres jusqu'à Roncevaux. Plus qu'un défi sportif, il s’agit d’une aventure humaine. Intervenants : Alain Soleilhac, malvoyant / Gilles Chalaye, "capitaine de tandem" / Alain Crocfer, "capitaine de tandem" Equipe : G. Rivollier / E. Brot-Monnier / D. Robert

Dépasser ses limites

Mais pour le septuagénaire qui n'a qu'une très faible acuité visuelle, ces 11 jours sur le chemin de Compostelle vont au-delà du défi purement sportif. Alain Soleilhac souligne : « C’est aller au-delà de ses limites, vers un jour nouveau. Le chemin en est le symbole. Ce qui est important pour moi c’est surtout d’être accompagné. Il s’agit aussi d’un cheminement avec l’autre, l’autre qui est là pour me donner la main et pour avancer toujours » Il ajoute : « J’ai le sentiment de pouvoir convertir l’énergie négative et l’inquiétude liées à la perte de la vue en une énergie positive. Malgré le handicap et ses limites, entraînement après entraînement, je saisis sensoriellement que la joie m’appelle toujours ». Alain Soleilhac a déjà prévu de faire la partie espagnole du chemin l'an prochain.

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