Près de 150 agriculteurs ont manifesté mardi 9 février en Haute-Loire à l'appel de leurs syndicats, FDSEA et Jeunes Agriculteurs. En fin de matinée, ils ont bloqué les grandes surfaces dans l'agglomération du Puy-en-Velay, avant de se rassembler devant la préfecture. lls dénoncent la loi Egalim.
Mardi 9 février, en Haute-Loire, des agriculteurs ont mené des actions à l’appel de la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles) et des Jeunes Agriculteurs. Dans un premier temps, ils ont bloqué pendant 2 heures les entrées de 7 grandes surfaces de l’agglomération du Puy-en-Velay, à l’aide de leurs tracteurs. Ensuite, à partir de 13 heures, environ 150 agriculteurs se sont rassemblés devant la préfecture de Haute-Loire, au Puy-en-Velay. Une quarantaine de tracteurs étaient présents. Alors que les négociations de prix annuelles avec les centrales d'achat sont en cours, ils redoutent de nouvelles baisses pour leurs productions. Guillaume Julien, agriculteur au Bouchet-Saint-Nicolas, affirme : « Pour le consommateur, ça reste élevé et ça ne baisse pas. Et nous, on nous met la pression pour que le prix du produit baisse. En ce moment, on n’a pas besoin de ça. On produit, on n’arrête pas de travailler, avec des charges qui augmentent et des revenus qui baissent ».
La loi Egalim en cause
Les agriculteurs dénoncent la loi issue des Etats généraux de l'alimentation (Egalim) qui devait mieux réguler les prix payés aux producteurs. Cette loi a été votée en octobre 2018. Deux ans plus tard, il n'en est rien selon eux. Les éleveurs bovins ont perdu 150 euros par broutard l'an dernier. Pierre Cornet, agriculteur à Saint-Just-près-Brioude, souligne : « Je suis éleveur d’allaitantes. On n’est pas du tout payés sur la viande et sur le lait c’est pareil. Notre travail n’est pas rémunéré correctement. On ne veut pas que les prix baissent encore plus et on voudrait plutôt qu’ils partent à la hausse, vu qu’en grande surface, les prix n’ont jamais diminué ».
Où est l'Etat ? Que fait l’Etat ?
Les agriculteurs demandent à l'Etat d'arbitrer. Ils se sont donné rendez-vous devant la préfecture. Comme ils n'ont pas pu rencontrer le préfet, ils ont déversé du lisier en guise d'avertissement. Laurine Rousset, présidente des Jeunes Agriculteurs, indique : « Où est l'Etat ? Que fait l’Etat ? Il fait qu’il prenne ses responsabilités parce qu’il n’y aura plus d’éleveurs. S’il n’y a plus d’éleveurs en Haute-Loire, il n’y aura plus de paysage, plus de tourisme. Tout découle de l’agriculture. En Haute-Loire, une exploitation fait vivre 7 personnes derrière elle. Il faut bien être conscient que c’est une économie très importante pour le territoire ». Les agriculteurs sont très attentifs aussi à la nouvelle PAC, la Politique agricole commune qui se mettra en place d'ici 2 ans. Ils ont promis de revenir de façon plus musclée s'ils ne sont entendus.
