En Haute-Loire, des adhérents de l’association France Parkinson ont été invités à tester une application qui permet aux malades de mieux marcher. Elle utilise la musique pour redonner un rythme à leurs pas.
Atteint de la maladie de Parkinson, Maurice Ehrhard a commencé à éprouver des difficultés pour marcher il y a 9 ans. "Au fil du temps, ça s'aggrave. Des fois, j'ai aussi des moments où je pars à droite, à gauche ... Je ne suis pas maître de mes mouvements !” Malgré un traitement par médicaments qu’il prend quatre fois par jour, sortir, bouger, avoir une activité physique reste un défi pour lui alors même que c’est nécessaire pour son équilibre.
Un rythme de marche à travers la musique
Il existe pourtant une piste qui pourrait faciliter la vie de Maurice dans ce domaine : l’utilisation de la musique. Invité par l'antenne locale de France Parkinson en Haute-Loire, il a rejoint d'autres adhérents de l'association pour tester une application sur smartphone prometteuse. Reliée à des capteurs de mouvements positionnés aux chevilles, elle diffuse une mélodie dans des écouteurs avec un tempo qui s’adapte à l’utilisateur et qui va lui permettre de trouver un rythme de marche.
"Le tempo est ajusté à la marche en essayant de pousser la cadence, de stabiliser la marche et d'augmenter la longueur des pas" explique Charles-Etienne Benoît, scientifique, chercheur et cofondateur de Beat Health. “Les patients atteints de Parkinson ont une atteinte des ganglions de la base : ce qui génère le rythme est détruit de l’intérieur. En leur fournissant un rythme extérieur, on contourne les problèmes.”
Une aide ludique et peu intrusive
Cette thérapie complémentaire n’a pas pour but de remplacer les médicaments, mais de faciliter la vie des malades dans leur quotidien. "Après 200 ans de recherche sur la maladie, il n'y a aucune cure en vue, on en est loin” constate Charles-Etienne Benoît. “La pharmacothérapie, c'est la base, on a vu d'autres technologies comme les stimulations profondes qui sont capables de stabiliser certains profils. Pour les activités dans la vie de tous les jours, l'utilisation du rythme qu'on propose est tout à fait confortable."
Avec ce système peu contraignant et ludique, l’idée est de donner envie de faire de l’exercice physique plus souvent et plus longtemps. Pour Agnès Béchard, déléguée départementale de France Parkinson en Haute-Loire, cette solution répond aux attentes de beaucoup de malades : “Les troubles cognitifs apparaissent relativement tard dans la maladie de Parkinson. Ce qui nous préoccupe plus, ce sont les problèmes moteurs, les douleurs, les difficultés pour les mouvements fins, pour la coordination, et tout ça, ça joue sur le moral !”
Le retour d'expérience de ce test servira à l'équipe de chercheurs de l'entreprise pour améliorer le système.