Un restaurateur du Puy-en-Velay a annoncé sur les réseaux sociaux sa volonté d’accueillir des clients pour la Saint-Valentin, le 14 février. Il en appelle à la désobéissance civile et lance un cri de résistance.
Lundi 18 janvier, Alexandre Giffard, restaurateur et gérant du Paris-Saigon au Puy-en-Velay depuis 5 ans, a lancé un appel sur les réseaux sociaux. Il a affiché sa volonté d’accueillir des clients pour la Saint-Valentin, le 14 février à midi. A travers ce geste, il appelle à la désobéissance civile et lance un cri de résistance.
Il explique : « On a fait ça en voyant que les événements se prolongent trop. On a voulu fédérer les gens, les restaurants pour ne pas se laisser manipuler comme on le fait en ce moment. On fait de nous ce qu’on veut. J’ai l’impression d’être une marionnette. On me dit d’ouvrir, j’ouvre. On me dit de ne pas ouvrir, je n’ouvre pas. On n’a plus de libertés ».
Des soutiens de clients
Après cet appel, il a déjà reçu des soutiens de la part de clients. Il souligne : « On veut juste ouvrir pour la Saint-Valentin, le 14 février. On veut accueillir du public. La moitié du restaurant est déjà réservée, soit quatre tables de deux personnes. On a une capacité de 16 personnes avec la distanciation sociale ».
Des poursuites possibles
Alexandre Giffard est conscient de s’exposer à des poursuites. Mais il veut avant tout interpeller les autres restaurateurs : « Si on ouvre, on aurait une forte amende, des mois de fermeture administrative, et la suppression totale des aides que l’on a en ce moment. Si on ouvre le 14 février on peut dire adieu à notre commerce. C’est du suicide. On fait ça pour faire réagir les gens. Mais si on est tout seul, on n’ouvrira pas ». Il précise : « On n’a pas envie de jouer avec le feu. C’est un cri d’alarme pour voir qui nous suivrait. On a reçu beaucoup de messages de soutien de la part de clients mais pas de restaurateurs. Ils nous disent qu’ils viendront au moins devant le restaurant pour discuter. C’est agréable. Soit énormément de restaurants au Puy-en-Velay suivent notre démarche et ouvrent, et on peut se permettre d’ouvrir sans avoir trop de sanctions, soit si personne nous suit, on n’ouvrira pas ».
30 % de chiffre d'affaires en moins
Afin de maintenir un peu d’activité, le restaurateur a lancé un service de vente à emporter. Une maigre consolation : « J’ai perdu 30 % de mon chiffre d’affaires en 2020. On était en pleine ascension. En 2021, la vente à emporter ne représente qu’un quart du chiffre d’affaires habituel. J’ai un salarié, il est au chômage partiel ». Avant de prendre sa décision sur une ouverture le 14 février, Alexandre Giffard relit les messages de soutien sur les réseaux sociaux. Il attend toujours ceux de ses confrères restaurateurs.