Relocaliser des emplois dans le textile : c’est le pari fou réalisé par l’entreprise Thevenon en Haute-Loire. L’entreprise auvergnate investit dans un nouvel atelier avec à la clef une quinzaine d’emplois dès cette année. À terme, une centaine de personnes devraient être recrutées.
Il n’y a que huit postes à pourvoir ici au Puy-en-Velay pour cette première vague de recrutement mais les candidats sont venus en nombre. En effet, l'entreprise Thevenon s'est offert un nouvel atelier en Haute-Loire afin de réimplanter le savoir-faire textile sur le territoire. Les heureux élus suivront une formation de trois mois pour devenir couturiers. « Je suis en reconversion et je recherche un métier manuel », explique une candidate venue postuler. Une autre confie : « J’ai un lourd passé de dentelière derrière moi. J’ai envie de me reconvertir et d’essayer autre chose. J’adore le textile. C’est un rêve un peu ».
Le made in France séduit le marché du luxe
La maison Thevenon sous-traite la confection en Tunisie et en Roumanie mais avec un nouvel atelier sur le bassin du Puy, elle va pouvoir répondre à de nouveaux marchés, selon Laurent Nelva, directeur de l’atelier : « On sera plus réactifs, plus souples. On peut tester. Et puis, on est proches des clients français ».
Spécialisée dans le tissu d’ameublement haut de gamme, l’entreprise de Haute-Loire fournit principalement les palaces et de grandes maisons comme Dior. Un marché du luxe très attaché au made in France, comme l’explique Vincent Thevenon, président de l’entreprise : « Les étrangers, quand vous leur dites made in France, tout de suite ils pensent ‘qualité’, ‘image’, ‘beauté’, ‘créativité’. Donc oui, les étrangers et les marques de luxe sont très attachés au 100% français ».
Une centaine de personnes recrutées d'ici sept ans
Dans ce bâtiment de 2000 m², les premières machines ultra sophistiquées arrivent. Un investissement de 2,6 millions d’euros pour permettre à l’entreprise de poursuivre sa croissance et son recrutement. « Assez rapidement on va monter à 15-20 personnes, explique le président de l'entreprise. Et, quand l’atelier sera vraiment opérationnel et efficace avec une qualité optimum, on pourra monter à 50 d’ici trois ou quatre ans. Pour enfin, arriver à une centaine de personnes d’ici six ou sept ans ».
Vincent incarne la quatrième génération à la tête de cette entreprise. En ramenant la confection en Haute-Loire, il s’inscrit dans les pas de sa grand-mère, qui le faisait déjà dans les années 50.
L’activité doit débuter en septembre prochain, en parallèle d’une nouvelle vague de recrutement.
Propos recueillis par Maxime Pitavy / FTV