La 96ème édition des 6 Jours de l’Enduro (ISDE) se déroulera en 2022 en France, au Puy-en-Velay, du lundi 29 août au samedi 3 septembre. Un évènement majeur pour la Haute-Loire mais qui fait grincer les dents des associations environnementales.
Le Mondial d’Enduro c’est 36 nations représentées et près de 650 pilotes qui vont explorer environ 600 km de pistes à travers le Haut-Allier Gévaudan, le nord de la Lozère et l’Emblavez autour du Velay, en Haute-Loire. Durant 6 jours de compétition, du lundi 29 août au samedi 3 septembre, l’événement représente un véritable graal pour tout motard et une organisation qui va mobiliser un peu plus de 800 bénévoles pour 50 000 heures de travail. Alain Borde, président du moto club de Saugues et membre du comité d'organisation, explique : « Les 6 jours de l’Enduro ont eu lieu en Auvergne pour la dernière fois en 1980. C’est une organisation monstrueuse. Il y a un côté logistique très important à mettre en place, ainsi que le suivi médical, sur un territoire très éloigné. Il y a tout l’aspect sportif, avec le lien avec notre fédération de moto et la fédération internationale. Le cahier des charges à respecter est bien défini ».
"On s’interroge à propos de l’impact sur l’environnement"
Il y a également un aspect environnemental : c’est sur ce point que plusieurs associations locales de Haute-Loire ont fait part de leur inquiétude cette semaine. Gabriel Perret, membre de France Nature Environnement, FNE 43, indique : « Nos craintes majeures sont sur l’événement en lui-même. Il va durer six jours, déplacer 650 enduristes, attirer pas loin de 100 000 spectateurs. On s’interroge à propos de l’impact sur l’environnement : l’impact des motos, l’entretien des motos, les franchissements de rivières, les passages dans les chemins, le déplacement automobile des spectateurs. On nous a parlé de navettes mais on n’a très peu d’infos officielles et a priori ça ne sera pas mis en place ». Il ajoute : « L’autre crainte, la plus importante, est au sujet de l’impact sur les populations. On sait que pendant des mois voire des années, des personnes viennent s’entraîner sur un circuit du championnat du monde. Ce n’est pas contrôlé. Personne n’est là pour faire respecter les règles dans un département déjà très permissif ».
Une main tendue
Des associations locales qui regrettent surtout d’avoir été tenues à l’écart d’une telle organisation malgré leur expertise du terrain. Une discorde qui trouvera peut-être une issue dans les prochains jours. Du côté des enduristes on se dit prêt à tendre la main. Alain Borde précise : « On regrette la position radicale des associations environnementales mais on reste ouverts. On se propose de prendre contact avec elles dès la semaine prochaine, pour essayer d’en discuter, prendre leur avis, modifier certaines choses si besoin, afin que tout le monde y trouve son compte ». Il insiste : « On prend en compte l’aspect environnemental dans toutes les manifestations qu’on organise. On s’est adjoint les services d’une société spécialisée dans l’étude de l’impact environnemental. Ce cabinet nous a amenés à faire des modifications sur des endroits sensibles. On a dévié certains tronçons. Les motards prennent conscience des problèmes environnementaux. On respecte le territoire, la nature. Si on ne le fait pas, on va souiller la nature. On y vit au quotidien. Notre rôle est aussi de sensibiliser les jeunes générations ». Le Mondial d’Enduro se tiendra du 29 août au 3 septembre pour la finale. Il devrait attirer près de 100 000 spectateurs durant les 6 jours de la course.