Se lancer dans le métier d’agriculteur est souvent très difficile. C’est le cas de Dorian, jeune éleveur en Haute-Loire : il ne tire aucun revenu de son exploitation et vit grâce au soutien de sa maman qui l'héberge. Il témoigne.
Fort de son bac pro agricole, la passion chevillée au corps, Dorian a repris une exploitation, il y a deux ans, en périphérie du Puy-en-Velay. “Je ne suis pas issu du milieu agricole. Je suis reparti de zéro. J’ai commencé avec rien”. L'an dernier, Dorian a investi dans un tracteur. Les terrains et les bâtiments sont en location. Installé en filières vaches allaitantes, il consacre au moins 4 heures par jour à ces animaux. “J’achète des petits veaux. Je les engraisse avec le lait des vaches. Soit je les vends à un boucher, soit je fais des caissettes de veaux”.
“Je suis en déficit”
Une fois son travail terminé, c’est à la maison que Dorian passe une grande partie de ses journées. Devant son ordinateur, les déclarations, factures et autres comptabilités plombent un peu son quotidien et l’image d’Épinal qu’il avait du métier. “Je savais qu’il y avait des papiers à faire mais je ne pensais pas autant. On s’en aperçoit une fois qu’on est dedans”. Dorian fait les comptes : “Cette année, il y a 60 000 euros de charges. Pour les 22 veaux, 22 600 euros. Pour les subventions, 18 000 euros. Ce qui fait que j’ai un chiffre d’affaires à 40 000 euros pour un montant de charges à 60 000. Je suis en déficit, à cause de mon tracteur”.
Sa maman confie : “Il est nourri et hébergé gratuitement. Heureusement d’ailleurs ! Sinon, cela engendrerait des frais supplémentaires. Et ça serait dur. J'espère que tout va s’arranger. J’espère qu’ils vont comprendre qu’on a besoin des agriculteurs pour manger et que le gouvernement va faire un gros geste pour eux”.
La semaine dernière, Dorian participait à sa première manifestation agricole pour défendre son avenir et celui du monde paysan.
Propos recueillis par Laurent Cluzel / France 3 Auvergne.