Chomelix, petit village d'Auvergne de 500 habitants, un bureau de tabac, une épicerie, et une petite école, menacée de fermeture. Sur les 2 classes, le rectorat envisage d’en fermer une. Impensable pour l’association des parents d’élèves, qui a lancé une pétition et une vidéo originale pour alerter sur sa situation.
L’école de Chomelix, en Haute-Loire, pourrait bien perdre une classe, sur les 2 que compte son école. Inenvisageable pour l’association des parents d’élèves (APE). En effet, il ne manque qu’un élève pour conserver les 2 classes. Sylvie Durand, coprésidente de l'APE, explique : “On a une école de 19 élèves. Pour garder nos deux classes, il en faut 21. Il nous manquait 2 élèves. Aujourd'hui, il ne nous en manque plus qu’un. On est menacé de fermeture d'une classe. C'est vrai que pour cette année, on n'a pas l'effectif, mais par contre, pour ce qui est de l'année prochaine, on l'aura. On a fait un peu le tour des parents qui sont susceptibles de mettre leurs enfants à l'école, même des moins de 3 ans. Par contre, les moins de 3 ans ne sont pas comptabilisés. On est prêts à aller plus loin juridictionnellement, s'il y a besoin pour que les moins de 3 ans soient comptabilisés. Normalement, la loi Montagne devrait s’appliquer. En attendant, on essaie de se mobiliser.”
Une pétition et un clip
Pour se faire entendre, l’APE a d’abord lancé une pétition, qui a récolté près de 700 signatures : “Le calcul « démographique » de l’inspection académique ne prend pas en compte les enfants qui rentreront à l’école en toute petite section en septembre 2024. Ils ne seront « comptabilisés » qu’à partir de septembre 2025, à leur arrivée en petite section. Mais septembre 2025 sera déjà trop tard si nous laissons faire l’inspection académique. Aujourd’hui une de nos deux classes est menacée. Demain ce sera la deuxième”, dénonce l’APE. L’association a également tourné un clip, afin de sensibiliser sur le destin de sa petite école :
Sylvie Durand alerte : perdre l’école signifierait voir le village péricliter. “Le message qu'on voulait faire passer, c'était qu'on voulait sauver notre école. Avec une école à classe unique, forcément, la maîtresse ne prendrait pas les enfants de moins de 3 ans. Dans nos campagnes, si on perd ça, on n'a plus rien. C'est indispensable aujourd'hui. On a à peine 500 habitants, on est un petit village, on a un bar-tabac, un dépôt de pain et une épicerie. L'école, c'est aussi ce qui fait vivre le village. Sans ça je pense qu'il n’y aura plus rien. On ne va pas tous s’entasser dans les grandes villes. On fait déjà des kilomètres. Moi, je fais 100 km pour aller travailler par jour. Si encore il faut faire je ne sais pas combien de kilomètres pour aller amener nos enfants dans une autre école...”
Les habitants mobilisés
L’association a réussi à mobiliser des dizaines d’habitants de la commune et des communes voisines en à peine quelques heures : “Le clip s'est fait très rapidement, on en a parlé le samedi soir, on a mis ça le dimanche matin en route pour que le dimanche après-midi on ait des personnes. On ne s'attendait pas à avoir autant de monde, on a quand même 70 adultes, ce qui n'est pas négligeable. On a fait chanter les enfants sur une mélodie qu'ils avaient apprise à l'école il y a 2 ans. C'est eux qu'on entend. On a eu un drone par un parent d'élève de l’APE, qui a appris à ses enfants à s'en servir. Le petit a bien su mener le drone comme il faut ! Le reste est filmé avec un téléphone portable et un couple du village qui est dans la musique s’est occupé de faire le montage", se félicite Sylvie Durand.
Les parents d’élèves ont également pu compter sur le soutien de célébrités locales : “J'ai sollicité le groupe Wazoo. Ils ont repris notre clip et nous ont mis un message en disant que les fermetures des petites classes dans des milieux ruraux, c'était une catastrophe.” La décision finale sur le maintien ou la suppression de cette classe devrait être connue le 9 février. En parallèle, l’école organise une journée portes-ouvertes.