Accident mortel à Châtel (Haute-Savoie): un an de prison avec sursis requis contre le conducteur du télésiège, une amende de 75.000 euros contre les remontées mécaniques

Un an de prison avec sursis contre le conducteur du télésiège et une amende de 75.000 euros à l'encontre des remontées mécaniques de Châtel, ce sont les réquisitions après le procès qui a fait suite au décès d'un adolescent en 2011. Le jugement a été mis en délibéré au 17 novembre.

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Ce mardi 6 octobre, le parquet a donc requis une peine d'un an de prison avec sursis et 15.000 euros d'amende à l'encontre d'un conducteur de télésiège sur lequel était mort un jeune britannique, en février 2011, lors d'un accident dans la station de ski de Châtel, en Haute-Savoie.

Une amende de 75.000 euros a, en outre, été requise à l'encontre de la société des remontées mécaniques poursuivie, elle, pour homicide involontaire en tant que personne morale.

"Je suis convaincu qu'il y a une faute humaine, une inattention trop longue du conducteur mais il n'est pas le seul responsable", a pointé le procureur Patrick Steinmetz, lors de l'audience devant le tribunal correctionnel de Thonon-les-Bains. 

Suspendu au-dessus du vide

Le 23 février 2011, Kerian Brooks, 14 ans, s'était retrouvé suspendu au-dessus du vide, accroché par une lanière de son sac à dos à son télésiège, qui venait de dépasser la station d'arrivée et entamait son retour vers la station de départ.

L'adolescent, qui n'avait pas réussi à descendre de son siège dans l'aire de débarquement, avait été étouffé par ses vêtements, remontés jusqu'à son cou. Il était décédé 22 jours plus tard. L'accident s'était déroulé sans que le personnel en charge de la surveillance du débarquement ne s'en aperçoive, ni que le dispositif technique dit "de non-débarquement", prévu pour détecter la présence d'usagers restés sur leur siège, n'arrête l'installation.

Le conducteur du télésiège Richard C., 50 ans, était occupé à nettoyer des outils à l'intérieur du petit chalet situé à la gare d'arrivée lorsque le drame est arrivé. "J'ai vu une personne entrer dans le chalet. Elle criait et faisait des gestes car elle ne parlait pas français. Elle était affolée. Je suis sorti. J'ai vu les skis du jeune Kerian par terre", a-t-il déclaré à la barre en présentant ses excuses à la famille Brooks.

"Il ne pouvait pas savoir que ces 10 secondes d'inattention pouvait aboutir à cela (...) Il gardera en lui le poids de cette responsabilité", a plaidé son avocat, Me Luc Hintermann.

Me Thomas Pianta, avocat de la société des remontées "Sports et Tourisme", a, lui, reconnu que des fautes avaient été commises. "Mais ces fautes sont sans lien de causalité certain avec le décès", estime-t-il. Il est notamment reproché à la société d'avoir laissé monter le jeune adolescent avec son sac à dos sur le télésiège, ce qui est interdit.

Reportage d'Ingrid Pernet-Duparc & Franck Ceroni
Intervenant : Maître Luc Hintermann, Avocat de la défense de l'agent d'exploitation ; MaîtreThomas Pianta, Avocat de la défense de la Société d'exploitation Sports et tourisme


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