Alpes : corps momifiés, ossements, épave d’avion… Ces vestiges révélés par la fonte des glaciers

Au cours de l'été 2022, la fonte des glaciers s’est largement accélérée dans les Alpes sous l'effet des températures caniculaires. A tel point que des restes humains et des objets jusqu'alors piégés dans la glace ont refait surface.

Situé à 2 800 mètres d’altitude, nous sommes au glacier 3 000 en Suisse, entre le canton de Vaud et le canton du Valais. C’est ici que le col du Tsanfleuron a refait surface cet été, enseveli depuis au moins 2 000 ans sous la glace. En l'espace de 10 ans, le glacier a perdu 10 mètres d’épaisseur : ", à cet endroit, il n’y a personne qui a marché depuis 2000 ans environ. C’est quelque chose d’extraordinaire. C’est à la fois triste et extraordinaire", confie Felicien Rey Bellet, directeur marketing du glacier 3 000, avant d’ajouter : "On s’attendait à une telle situation, mais pas aussi vite. On savait que ça allait arriver les prochaines années, mais pas en 2022".

Trois corps et un avion

Triste, extraordinaire et aussi macabre, car cette fonte des glaces fait ressurgir des carcasses d’avion et des corps momifiés de personnes disparues. Cet été, un alpiniste disparu en 1990 dans la région de Zermatt a été découvert. "Depuis dix ans, nous avons une moyenne de deux corps qui nous est rendue chaque année par les glaciers. Et uniquement en 2022, nous avons retrouvé trois corps et un avion," explique Robert Bolognesi, nivologue. 

Englouti dans le glacier d'Aletsch, le Piper s'était crashé en 1968 à 5 km d'ici. L'accident avait coûté la vie à trois personnes. A l'époque, les corps avaient été récupérés mais pas l'épave. Cinquante-quatre ans plus tard, elle a été recrachée par le glacier.

Identifier les corps

Au service d'identité judiciaire de la police cantonale du Valais, toutes les situations sont analysées. "Lorsqu’un citoyen nous appelle pour nous signaler qu’il a retrouvé des ossements, nous prenons ça très au sérieux, nous dit Steve Léger, le porte-parole de la police cantonale valaisanne. Nous allons sur place et nous devons tout de suite définir s’il s’agit d’ossements humains ou d’animal. Sur place, on analyse la situation, on essaye de trouver des informations aux alentours, des papiers d’identité, du matériel…"

Ensuite, un profil ADN est dressé : "On essaye de retrouver tous ces éléments, puis on prend en charge les corps et on les amène à la médecine légale. Et là, la médecine travaille avec la police cantonale, le service d’identité judiciaire et les anthropologues pour trouver des indices par rapport au fichier des disparus et ensuite essayer de cibler une ou deux identités probables."

Au total, au service d'identité judiciaire de la police cantonale du Valais, près de 300 dossiers de personnes disparues sont classés par ordre chronologique depuis 1925.

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