Alors que l'Assemblée nationale doit voter aujourd'hui la ratification du traité de libre-échanges entre l'UE et le Canada, le CETA, la députée de Haute-Savoie Frédérique Lardet demande leur avis à ses concitoyens via un vote sur son site internet. Explications.
Elle termine son explication par ces quelques mots : "Je devrai voter demain en faveur du CETA ; m’abstenir ; ou m’y opposer. Ce vote consultatif, auprès des citoyens de ma circonscription, me permettra de récolter l’avis des citoyens au plus près du terrain. Ainsi je pourrai prendre une décision éclairée". Sur son site internet, Frédérique Lardet, députée LaRem de Haute-Savoie, demande leur avis aux citoyens concernant la ratification du traité de libre-échange entre le Canada et l'Union Européenne. Un traité qui fait polémique.
Quelques paragraphes plus haut, l'élue explique tout d'abord les bénéfices qu'elle voit à ce texte : "Un premier rapport demandé par le gouvernement a conclu, en février dernier, qu’aucun territoire ou filière agricole n’a subi de conséquences négatives liées au CETA. Au contraire, certaines filières ont pu bénéficier de l’ouverture du marché canadien à l’image de nos exportations de fromages qui ont augmenté de 20% pour l’année 2018. A cet égard, les premiers résultats communiqués par les douanes françaises sont encourageant puisque les exportations françaises vers le Canada ont augmenté de 6,5% en 2018. A l’inverse, nos importations ont, elles, baissé de 6,67%."
70% des votants sont contre
Puis, elle revient brièvement sur les aspects négatifs de ce traité : "Cependant, la filière agricole a fait porter dans le débat son opposition à l’accord, et plus particulièrement la filière viande, en raison d’un impact important pour les exploitations agricoles. Ces derniers s’opposent également à l’accord qui provoquerait l’importation de produits ne correspondant pas à nos standards sanitaires et phytosanitaires. En dénonçant une concurrence déloyale, les agriculteurs souhaiteraient voir exclus de l’importation l’ensemble des produits agricoles".
Si l'Assemblée nationale doit se prononcer ce mardi 23 juillet, la grande majorité du texte est déjà entrée en application dans le cadre du droit européen. Il n'empêche, à l'heure où nous écrivions ces lignes, un peu plus de 200 personnes avaient pris part à la consultation de Frédérique Lardet : 152 étaient contre le texte (70%), 55 étaient pour et 9 s'abstenaient. La députée suivra-t-elle ce vote consultatif en se prononçant contre la ratification du CETA? La réponse est attendue dans l'après-midi.