Rassurer, expliquer, organiser une minute de silence, l'école se mobilise, ce lundi 16 novembre, pour accueillir des élèves parfois choqués ou désorientés par la masse d'informations ou de rumeurs liées aux attentats du début du week-end.
Parler aux élèves de 4e ou 3e en passant par la géographie ou l'histoire pour expliquer les faits... c'est l'idée de pas mal de professeurs dans les collèges, au lendemain des attaques parisiennes. En revanche, pour les plus jeunes, les 6e et les 5e, les enseignants semblent un peu plus embêtés. "Ils ne sont pas toujours en mesure de comprendre la complexité de la situation", explique l'un d'eux. Dans ces classes, on tente donc de libérer la parole et de répondre aux questions, en s'appuyant le plus possible sur les faits, et en expliquant ce qu'est le terrorisme.
"C'est aussi l'occasion de reparler de la laïcité", témoigne une professeur du collège des Balmettes, à Annecy.
Reportage de Céline Aubert et Nathalie Rapuc
Cette fois, on a aussi pris le temps de justifier la minute de silence de midi: "il s'agit d'un moment de soutien aux victimes et à leurs familles". En janvier dernier, sa perturbation, dans certains établissements français, avait effrayé les adultes et remis en cause l'esprit d'unité après les attentats. Au collège des Balmettes, un élève avait demandé pourquoi on n'observait pas une minute de silence pour les terroristes. Il avait "écopé" de 20 heures de travail sur le thème de la laïcité.
Et à l'école primaire?
Le ministère de l'Education indique laisser "le soin aux équipes pédagogiques d'adapter ce moment de recueillement à l'âge des élèves". Pour les enfants les plus jeunes, Sébastien Sihr, du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, préconise "un moment d'expression plutôt que le silence". "Il faut aussi que l'école rassure, à travers les paroles de l'enseignant et en continuant en fonctionner normalement. On peut ensuite réfléchir à des gestes de solidarité (dessins, lettres, collectes) car pour aider les enfants, il faut qu'ils soient actifs", ajoute-t-il.Sur internet, la communauté éducative travaille depuis les attentats de vendredi. Plusieurs sites, connus des enseignants, ont mis en ligne des ressources d'accompagnement. A commencer par Eduscol, le portail national des professionnels de l'éducation, qui détaille des recommandations en fonction de l'âge des élèves.
Les Cahiers pédagogiques proposent un panel de documents, synthèse d'un travail effectué dès samedi par un groupe d'enseignants du primaire à l'université.
L'école de demain, le blog du syndicat SE-Unsa, inventorie lui aussi les outils disponibles (dessins de presse, vidéos explicatives), de même que le site du Snuipp, dont la page consacrée à la manière d'aborder les attentats en classe affichait 25.000 vues en quelques heures, "signe de la demande très forte" des instituteurs, selon M. Sihr.
La p@sserelle, tenu par un professeur d'histoire et géographie, propose graphiques et explications ("qu'est ce qu'un amalgame?", "attention aux rumeurs" etc). Sur Twitter enfin, les professionnels échangent via le mot-clé #educattentats.