À Vernier, dans le canton de Genève, une Cannabinothèque vient d’ouvrir ce lundi 11 décembre. Il s’agit d’une boutique de vente légale de cannabis où, pour l’instant, 400 consommateurs sélectionnés pourront se fournir. Une expérimentation qui a pour but d’agir sur la prévention et la régulation de la consommation.
Les consommateurs peuvent désormais se fournir en cannabis en toute légalité dans le canton de Genève, dans le cadre d'un projet pilote de trois ans. Une boutique, la Cannabinothèque, vient d’ouvrir ses portes ce lundi 11 décembre dans le quartier de la Châtelaine à Vernier (Suisse), une commune située à quelques pas de Genève.
Il s’agit d’un projet pionnier en matière de santé publique en Suisse. Le canton souhaite faire évoluer sa législation sur le sujet, conscient de l’échec de sa politique de répression : "Il s’agit de réguler la consommation de drogue. Chez nous, dans le canton de Genève, la consommation de drogue dite douce n’est même plus sanctionnée pénalement, mais sans aller jusqu’à une libéralisation reconnue dans le droit. L’idée est de réguler en créant des conditions de marché surveillées par l’Etat et, si possible, 'casser les reins' sous l’angle financier des mafias qui, elles, génèrent une dimension très criminelle", nous explique Pierre Maudet, ministre de la Santé du canton de Genève.
Production locale
Les différents produits comme l’herbe ou la résine sont produits localement dans une serre géante située en Suisse. "L'idée est donc d’acheter des produits qui sont contrôlés," ajoute le ministre de la Santé.
"On voit que les gens recherchent la qualité, le bio. C’est un ensemble de choses qui sont pour une consommation saine et pour le respect de la santé. Je crois qu’il y a une vraie demande pour sortir de ce marché noir et sortir de ces produits que l’on ne connaît pas bien", ajoute Martin Staub, conseiller administratif de la commune de Vernier.
400 personnes autorisées à se fournir en cannabis
Pour l’instant, seules 400 personnes ont obtenu l’autorisation, après des entretiens, de se fournir en cannabis dans cette nouvelle boutique. Quelque 1 400 candidats se sont manifestés pour participer à l'essai.
"On a exclu les gens qui avaient une consommation problématique, une consommation médicale, les mineurs et les nouveaux consommateurs. On veut rester dans une consommation récréative", résume Martin Staub.
Les participants au projet seront soumis régulièrement à des entretiens et des questionnaires sur leur consommation avec des scientifiques. À terme, l’essai devrait être élargi à près de 1 000 personnes. Les vendeurs précisent que le prix de l’herbe a été aligné sur celui du marché pour ne pas inciter à la consommation.