Municipales : le maire d'Annecy-le-Vieux, Bernard Accoyer, tire sa révérence

Bernard Accoyer a annoncé arrêter la politique à l'issue des élections municipales de mars 2020. Du perchoir à la mairie d'Annecy-le-Vieux, retour sur la carrière politique de l'élu haut-savoyard.

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Maire d'Annecy-le-Vieux depuis 27 ans, connu des Français pour avoir tenu le perchoir à l'Assemblée nationale sous la présidence de Nicolas Sarkozy, Bernard Accoyer a annoncé tirer sa révérence. L'élu quittera la politique à l'issue des élections municipales, laissant l'image d'un militant discret et loyal, réputé fin négociateur.

Ce fidèle de Jacques Chirac avait déjà abandonné nombre des prérogatives de son mandat de maire d'Annecy-le-Vieux au moment de fusionner avec Annecy et quatre autres communes en 2016. Aujourd'hui âgé de 74 ans, il renonce à son dernier mandat sans regret. "Ce n'est pas un changement de pied ou une décision difficile pour moi, j'ai toujours répété et appliqué le principe de ne pas se présenter à une quelconque élection après 70 ans", assure-t-il à l'AFP.

Né à Lyon, ce chirurgien ORL venu à la politique sur le tard a longtemps caressé, en vain, l'espoir d'être nommé ministre. C'est finalement comme président de l'Assemblée nationale qu'il se révèle au grand public à partir de 2007.

 

24 ans à l'Assemblée


C'est Pierre Mazeaud, missionné par Chirac à la fin des années 1980 pour organiser la conquête du bastion centriste haut-savoyard, qui convainc le médecin de se présenter à la petite mairie d'Annecy-Le-Vieux en 1989.

La mairie en poche, le gaulliste met la main quatre ans plus tard sur le siège de député de la première circonscription de Haute-Savoie, qu'il conservera 24 ans. Convaincu de l'importance du lien avec le terrain, il est resté jusqu'au bout un farouche adversaire du non-cumul des mandats.

Sur les bancs de l'Assemblée, il monte en première ligne contre le gouvernement Jospin, notamment sur les 35 heures. Au sujet du PACS, il se montre aussi très virulent, estimant encore aujourd'hui qu'on "aurait dû se limiter à une union civile" sans aborder les droits de l'enfant.

Il s'est également démené au sein de la majorité lors de l'épineuse réforme Fillon des retraites à l'été 2003. Puis de 2004 à 2007, en tant que président du groupe UMP, il a dû gérer les conflits parfois violents entre sarkozystes et chiraco-villepinistes, ce qui lui valut des reproches de part et d'autre, mais aussi le respect de ses adversaires.

Président du groupe PS à l'Assemblée pendant 15 ans, Jean-Marc Ayrault a souvent croisé le fer avec lui, et garde le souvenir d'un "gaulliste très engagé sans concession, rude et combatif". Mais l'ancien Premier ministre salue dans le même temps un homme "loyal envers sa famille, expérimenté, jamais simpliste ni maladroit".

L'épisode "homérique" du Contrat première embauche (CPE), début 2006, pour lequel Accoyer est appelé par Chirac à trouver une sortie de crise, constitue un tremplin vers le perchoir, où il est élu l'année suivante. Un "honneur immense" qu'il assumera jusqu'à la défaite de la droite aux législatives de 2012.

 

"Pas du sérail"


En privé, ce passionné de vélo et de ski est réputé bon vivant. A l'Assemblée, il partageait un goût pour le potache avec ses amis le professeur Jean-Michel Dubernard et Jean Leonetti, médecins comme lui.

Ce dernier vante "un homme d'une honnêteté et d'une loyauté sans failles" et un négociateur hors pair, "conciliant sur les détails et intransigeant sur l'essentiel". "Il aurait été un très bon ministre de la Santé mais il n'a jamais occupé les antichambres du pouvoir" pour y parvenir, souligne l'ancien ministre des Affaires européennes.

L'intéressé confirme "une certaine réserve sur le milieu politique", auquel il n'a "jamais vraiment senti" appartenir. "Je ne suis pas du sérail, je ne suis pas énarque, je n'appartiens à aucune société secrète." L'action "la plus importante" de sa vie, selon lui, reste l'invention d'un implant pour les surdités profondes quand il était jeune praticien. Il n'a d'ailleurs jamais rompu le lien avec la médecine, exercée jusqu'en 2008.

En 2016, il surprend de nombreux alliés en tournant le dos à Alain Juppé, dont il était réputé proche, pour suivre François Fillon. Le choix semble le bon puisque ce dernier remporte la primaire de la droite et du centre... et le nomme dans la foulée secrétaire général des Républicains. Il lance alors les ateliers de la refondation mais l'affaire Fillon précipite la fin de sa carrière nationale à la veille de la présidentielle.

 
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