La piétonnisation du quartier du lac d'Annecy fait l'objet d'une bataille judiciaire entre la mairie et un collectif de commerçants. Début mars, le tribunal administratif de Grenoble a demandé à la municipalité de se mettre en règle. Une victoire pour les deux camps. Explications.
Sur les bords du lac d'Annecy, plusieurs grilles sont déjà mises en place pour entourer les chantiers. Ces derniers ont débuté depuis plusieurs semaines et devront permettre de rendre tout le quartier du lac réservé aux piétons.
Une décision saluée par une partie de la population, mais qui est désormais dans le viseur de la justice. Début mars, l'Union des libertés mobiles, un collectif de commerçants, a saisi le tribunal administratif de Grenoble.
Au total, trois référés ont été déposés. Avec, à chaque fois, l'intention de suspendre cette piétonnisation qui, selon le collectif, rendrait la circulation et le stationnement difficiles dans le centre-ville.
"Il n'y a pas de parking à Annecy, c'est systématiquement saturé. Dans l'après-midi de jeudi (7 mars), nous étions surpris de voir que tous les parkings du centre-ville étaient saturés... Un jeudi du mois de mars ! S'il n'y a pas de place de parking, si la mairie continue d'éliminer des places de stationnement, on se retrouve face à un dénigrement complet du centre-ville annécien", regrette Cédric Chaix, commerçant et membre de l'Union des libertés mobiles, qui redoute une baisse d'activité.
Une victoire pour les deux camps
Dans sa conclusion, le juge des référés a ordonné à la mairie d'Annecy à "maintenir, depuis le quai Eustache-Chappuis, l'accès à tout véhicule motorisé" après les travaux actuels d'assainissement du réseau d'eau. Une victoire pour Cécric Chaix : "Quand le jugement ordonne la libre circulation en l'état actuel, pour nous, c'est une victoire. C'est indéniable."
Sauf que, selon la mairie, il s'agit aussi d'une victoire. Car la municipalité devrait rapidement prendre un arrêté établissant la piétonnisation dans le secteur : "Je vais prendre l'arrêté de piétonnisation et on sera complètement dans les clous. C'est juste un décalage d'une petite semaine", explique François Astorg, maire écologiste d'Annecy.
D'autant plus que le juge des référés a ajouté que "le maire est compétent pour délimiter le périmètre des aires piétonnes et y fixer les règles de circulation". Une précision qui n'est pas passée inaperçue pour l'édile : "C'est dans les textes de lois. Il (le juge des référés dans sa conclusion) confirme que le maire est compétent pour mettre en place une piétonnisation et que c'est de son ressort."
La bataille pour la piétonnisation du quartier du lac d'Annecy devrait ainsi se poursuivre dans les prochains jours. Les commerçants pourraient attaquer ce nouvel arrêté de piétonnisation voulu par la municipalité.