VIDEO. Annecy : le chef François Stéfanaggi, parrain des Petites Cantines

Rencontre avec le jeune chef annecien François Stéfanaggi, parrain des Petites Cantines d'Annecy qui ont ouvert leurs portes il y a quelques mois pour la plus grande joie des habitants du quartier.

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Le concept des Petites Cantines est né à Lyon en 2015. Une ex-journaliste qui venait de perdre son mari se retrouve en pleine solitude dans son quartier. Elle décide avec un ami ingénieur et spécialiste de l'innovation sociale d'ouvrir un restaurant associatif, qui, comme une cantine de quartier accueillerait à bras ouvert tous ceux, quels qu'ils soient, qui pousseraient la porte.



Promouvoir la rencontre autour d'un repas

Depuis, la formule a fait des émules et trois Petites Cantines fonctionnent désormais à Lyon. Paris et Bordeaux ont emboîté le pas et Grenoble se prépare à se lancer dans l'aventure.

Tout près d'Annecy, à Cran-Gevrier, c'est dans les locaux d'une supérette que les premières Petites Cantines haut-savoyardes se sont installées... Juste avant le confinement.

Pendant la fermeture, l'équipe s'est organisée pour faire du "Clic et Rapplique", des formules à emporter, histoire de maintenir le lien et traverser les turbulences de la crise sanitaire.

Cet automne 2021 voit enfin l'ouverture de cet endroit hybride, entre le petit resto et la cantine de quartier où l'on se sent "comme à la maison."

Quand on pousse la porte, on est frappé immédiatement par la chaleur du lieu à la déco joyeuse et soignée. Vient ensuite l'accueil souriant de la maîtresse de maison, Karine, qui petit fichu sur la tête et épluche-légumes en main, mène tambour battant une véritable ruche déjà en pleine effervescence.

Car ici, comme à la maison, on peut se mettre les pieds sous la table en dégustant l'entrée-plat-dessert du jour ou venir aux fourneaux dès 9 heures le matin, ou donner un coup de main pour faire la vaisselle et ranger.


Pour le prix, c'est pareil, chacun paie en son âme et conscience, en fonction de son porte-monnaie et de son engagement. Au tableau, est affiché ce que coûte un repas, les charges et ce qu'il faut pour faire tourner la machine.



Ce jour-là, c'était Cuisine enfants avec l'un des parrains des Petites Cantines, François Stéfanaggi, le chef du Vinistrot à Annecy. Le mercredi, son restaurant est fermé ce qui lui permet de venir animer ce genre d'atelier régulièrement.

Une armée de petits lutins-marmitons bourdonne autour de saladiers remplis de chocolat fumant. Objectif du jour, réaliser des brownies avec des noix et des pistaches. Le cuisinier explique et organise le bataillon pendant que non loin de là, les parents pèlent les patates de la purée et font la mayonnaise à l'avocat de l'entrée. Au milieu de tout ça, des nuggets au poulet (de provenance locale) sont prévus, rien à voir avec ceux qui fleurissent sur les étals des supermarchés.

Cuisine participative et mixité sociale

De ce chaos organisé, vont naître de belles tablées pour les convives qui arrivent petit à petit : une maman et ses trois enfants, une jeune femme enseignante dans le quartier qui débarque avec un petit creux et réclame un sandwich. Elle s'installe et engouffre le menu avec un grand sourire et revient le lendemain avec mari et progéniture.

Une petite mamie qui nous interpelle tout en faisant le service : "moi, j'ai fait partie des Colibris, j'étais au tout départ du projet, ici, c'est un peu chez moi ". Au bout d'une table, un ancien, moustache blanche et œil pétillant discute en mangeant avec l'une des petites cuisinières de l'atelier du chef François.

 Le chef François qui a veillé avec Karine, la maîtresse de maison, à ce que tout le monde ait à manger, est lui aussi attablé avec un verre de vin et une assiette bien garnie. Un peu plus tard, on l'aperçoit un torchon à la main à la plonge en pleine discussion avec l'un des convives.

"Ici, on se sent connu et reconnu", explique Karine, la maîtresse de maison, seule salariée de l'association en charge de l'accueil, du fonctionnement, de l'hygiène et mille et une autres tâches des Petites Cantines.

Seule obligation pour pouvoir pousser la porte et s'attabler, il faut réserver, car Karine peut pousser les murs, mais seulement jusqu'à un certain point.

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