Un éducateur a été agressé au couteau par un mineur non accompagné hébergé dans le centre d'accueil où il exerçait, ce mercredi matin à La Tour en Haute-Savoie. Le jeune a été neutralisé par les gendarmes qui ont dû faire usage de leur arme. Le mineur et son éducateur ont été grièvement blessés. Leur pronostic vital est engagé.
Un mineur non accompagné de 17 ans, hébergé dans un foyer d'accueil situé dans le petit village de la Tour (Haute-Savoie), a mis le feu à sa chambre avant d'asséner plusieurs coups de couteau à l'un de ses éducateurs. Les faits ont eu lieu ce mercredi 5 juin vers 9h30.
Pour neutraliser l'adolescent, les gendarmes intervenus rapidement sur les lieux ont du faire usage d'une arme à feu. Le mineur et son éducateur ont tous deux été grièvement blessé. Leur pronostic vital est engagé. Voici ce que l'on sait sur les circonstances du drame.
Une agression au couteau et un incendie
Selon Karline Bouisset, la procureure de la République de Bonneville, un mineur de 17 ans "aurait adopté un comportement menaçant" au sein du centre d'accueil pour mineurs non-accompagnés qui l'hébergeait, ce matin du mercredi 5 juin. "Le jeune homme, armé d'un couteau, se serait alors enfermé à l'intérieur du foyer, dans sa chambre, avec deux de ses éducateurs avant de les tenir en respect" avec son arme.
"Ce jeune aurait mis le feu à son lit avant d'asséner plusieurs coups de couteau à l'un de ses deux éducateurs, le blessant grièvement", indique Karline Bouisset. L'éducateur a été transféré en hélicoptère à l'hôpital d'Annecy. Il est actuellement entre la vie et la mort.
Le feu, qui s'est propagé sur deux des trois étages du centre d'hébergement, a mobilisé 34 sapeurs-pompiers. L'incendie, désormais éteint, n'a pas fait de victimes. Une bonne partie du bâtiment est partie en fumée.
L'intervention des gendarmes
Les gendarmes sont intervenus rapidement au sein de cette maison d'enfants à caractère social (MECS). Ils "auraient fait irruption dans (la) chambre (du mineur) après en avoir brisé la porte puis tenté vainement de l'interpeller à l'ide d'un pistolet à impulison électrique (taser) avant de faire usage d'une arme de service compte tenu de sa dangerosité", précise la procureure de la République de Bonneville.
Durant cette intervention, le jeune de 17 ans a été grièvement blessé. Il a été transporté à l'hôpital de Genève. Son pronostic vital est engagé.
Au total, 25 gendarmes ont été mobilisés sur cette intervention d'ampleur. Le village de La Tour a été bouclé pendant plusieurs heures par les forces de l'ordre.
Le préfet de la Haute-Savoie a pris la direction des opérations et mis en place un centre opérationnel départemental "afin de coordonner les actions des différents acteurs intervenant sur le terrain". Une cellule d'urgence médico-psychologique a été engagée.
Le profil de l'agresseur
L'établissement, géré par la Fédération des œuvres laïques de Haute-Savoie, accueille "6 jeunes depuis environ 5 à 6 ans" selon Daniel Revuz, le maire de la commune. "On n'a jamais eu de soucis avec ces jeunes, ils sont très sympas, travailleurs. Ils ne cherchent qu'à s'intégrer et constituent de la main d'oeuvre pour les entreprises locales qui ont du mal à recruter", explique l'édile.
Selon nos confrères de France Bleu Pays de Savoie, le mineur de 17 ans à l'origine de l'agression est originaire de Côte d'Ivoire. Il faisait l'objet d'un suivi psychologique, et était déjà connu de la justice, notamment par le tribunal pour enfants d'Annecy.
Cet adolescent serait arrivé en France il y a trois ans et aurait intégré cette maison d'enfants à caractère social il y a quelques semaines, selon un jeune homme, habitant un studio à proximité du foyer.
"Il est toujours seul, n'a pas d'ami et ne fait que fumer. Je me méfie de lui depuis qu'il est arrivé car il n'a pas l'air bien dans sa tête. J'ai posé la question aux éducateurs et ils m'ont dit la même chose" témoigne ce même voisin qui connaît la plupart des jeunes du centre car il "regarde régulièrement des matchs de foot avec eux".
Deux enquêtes ouvertes
A la suite du drame, la procureure de la République de Bonneville a ouvert deux enquêtes distinctes.
La section de recherches de Chambéry est chargée d'enquêter sur les circonstances de cette agression. Les faits sont "qualifiés à ce stade de séquestration, menaces avec armes, tentative de meurtre sur personnes chargées d'une mission de service public et acte de destruction par un moyen dangereux", précise Karline Bouisset.
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L'inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) est quant à elle chargée de la deuxième enquête pour "établir les conditions précises de l'usage de l'arme par le militaire, ainsi qu'il est d'usage", conclut la procureure de la République de Bonneville.
