Le préfet de la Haute-Savoie a dévoilé ce mercredi un plan de lutte contre la brucellose sur trois ans. Cinquante bouquetins pourront être capturés et 20 tirs seront autorisés chaque année. La maladie touche 20% du cheptel.
La lutte contre la brucellose reprend. Dans le massif du Bargy, en Haute-Savoie, cette maladie touche les bouquetins et menace d'autres espèces sauvages ainsi que les élevages de montagne. Le préfet de la Haute-Savoie a annoncé, mercredi 3 juin, les mesures prises pour enrayer l'épizootie : 50 captures et 20 tirs autorisés chaque année pendant trois ans.
Les campagnes de lutte précédentes ont permis de diminuer la prévalence, c'est-à-dire le taux d'animaux malades, de moitié. Au prix de l'abattage d'un grand nombre de bouquetins. Douze tirs de prélèvement ont été réalisés depuis 2016, dont deux l'an passé.
Selon le préfet, Pierre Lambert, les tirs sont réalisés dans les zones inaccessibles, au cœur du massif du Bargy, "quand on ne peut pas faire autrement". "Nous sommes sur une espèce protégée, mais une espèce malade (...) Nous devons de vérifier quel est l'état sanitaire de cette population, vérifier qu'il n'y ait pas de reproduction en nombre d'animaux malades", a-t-il estimé.
Ce jour, Pierre Lambert @Prefet74 fait un point de situation et présente la stratégie de lutte contre la brucellose avec @OFBiodiversite pic.twitter.com/V0NddLlVLO
— Préfet de la Haute-Savoie (@Prefet74) June 3, 2020
"La maladie est présente, elle peut repartir"
Les associations œuvrant pour la protection de l'environnement restent farouchement opposées à cette mesure. Jean-Pierre Crouzat, vice-président régional de l'association France nature environnement, pointe une décision "éminemment politique de la part du préfet". "On est tout à fait d'accord sur le fait qu'il faut enrayer l'épidémie de brucellose (...) mais uniquement par capture, contrôle et euthanasie des animaux séropositifs. Nous sommes totalement opposés à l'abattage d'animaux sains", affirme-t-il.
La campagne de capture a déjà commencé, avec un peu de retard causé par la crise du nouveau coronavirus. Quatorze ont été effectuées et aucun des animaux n'a pour l'instant été testé positif à la brucellose. Des résultats qui "méritent d'être confirmés par une analyse en laboratoire", indique Stéphane Anselme-Martin, chef de service à l'Office français de la biodiversité (OFB) en Haute-Savoie.
Il est par ailleurs trop tôt pour dire si la maladie peut être contenue. "C'est l'avenir qui nous le dira, juge Stéphane Anselme-Martin. Pour l'instant, le taux de prévalence est à 20%, il était à 38% les premières années donc il a diminué, maintenant il faut être vigilant. La maladie est présente, elle peut repartir." La brucellose est une maladie infectieuse des animaux vertébrés transmissible à l'homme.