Neuf personnes sont décédées dans des avalanches cet hiver en France, selon les chiffres de l'Anena. Même si l'hiver n'est pas totalement fini, jamais un bilan de l'accidentologie mortelle n'avait été aussi bas depuis 1971.
Neuf personnes sont décédées dans des avalanches au cours de cette saison hivernale, selon le bilan annuel de l'Association nationale pour l'étude la neige et des avalanches (Anena). Un "record" positif : jamais un bilan de l'Anena n'avait été aussi bas depuis 1971.
Ce chiffre contrebalance le bilan de l'année dernière où 39 morts avaient été comptabilisées au cours de l'hiver 2021. Rien de surprenant à voir un tel écart sur deux ans selon Frédéric Jarry, chargé de missions accidentologie et prévention à l'Anena : "On constate habituellement de grandes variations interannuelles dans le nombre d’accidents et de décès."
"Cela n’est bien entendu pas dû à des variations dans le plus ou moins bon comportement des pratiquants mais essentiellement à deux facteurs : la stabilité globale du manteau neigeux sur l’ensemble de la saison et la fréquentation plus ou moins importante de la montagne non sécurisée durant l’hiver", poursuit-il.
Cette année, l'hiver - même s'il n'est pas tout à fait terminé en haute montagne - a été "court" selon Frédéric Jarry avec "globalement peu de périodes d’instabilité et de longues périodes de stabilité".
Un mois de mai à surveiller
Ce record peut-il s’expliquer par des niveaux de neige moins importants cette année ? Pas selon le chargé de missions, expliquant que c'est avant tout la "structure du manteau neigeux qui détermine la stabilité". L'année dernière, le nombre de décès a été particulièrement important "essentiellement parce que l’hiver a été 'très' long, jusque fin mai, et globalement instable avec, surtout, un mois de mai 'exceptionnellement' hivernal".
Frédéric Jarry souligne que l’"année avalanche" se terminera officiellement le 30 septembre : "D’ici là, nous pourrions recenser de nouveaux accidents d’avalanches et certains avec des décès. L’année dernière était également relativement exceptionnelle jusqu’au 2 mai avec 23 décès à cette date, la moyenne annuelle étant de 31 décès calculée sur 50 ans. Le 3 mai a vu le début d’une série d’accidents mortels et le décès de 17 personnes en quelques jours, du jamais-vu pour un mois de mai. Les choses peuvent donc encore changer."