Dans son bilan provisoire livré ce lundi 31 mai, l'association Anena a comptabilisé 39 personnes décédées à la suite d'une avalanche au cours de cet hiver 2020-2021. Le chiffre équivaut au double de la moyenne de 20 morts par an depuis 50 ans.
Les avalanches ont provoqué la mort de 39 personnes cet hiver en France, un bilan bien plus lourd que les années précédentes. Il pourrait indirectement être lié au Covid-19, a expliqué ce lundi 31 mai l'Association nationale pour l’étude de la neige et des avalanches (Anena).
Ce chiffre, le double de la moyenne de 20 morts par an depuis cinquante ans, provient essentiellement du ski de randonnée, dont la pratique a entraîné 37 des 39 décès survenus lors d'avalanches en montagne.
Dans son bilan provisoire de l'hiver 2020-2021, l'association de référence basée à Grenoble a décompté 134 coulées de neige ayant entraîné au moins une personne. Parmi celles-ci, 221 personnes ont été emportées au total et 29 accidents mortels ont eu lieu.
Des skieurs expérimentés pour la plupart
Les conditions de la neige et de la météo, ainsi que la fermeture des remontées mécaniques, peuvent expliquer ce lourd bilan, estiment les experts dans un communiqué.
Pour l'essentiel, les victimes étaient des skieurs expérimentés - les débutants en ski de randonnée utilisent souvent des itinéraires balisés. Nombre d'entre eux étaient guides, secouristes ou montagnards aguerris.
Mais la météo de cet hiver et du printemps a généré des manteaux neigeux "globalement instables durant une grande partie de la saison" dans les Alpes. Cela s'est prolongé en mai, où un grand nombre d'avalanches mortelles se sont déclenchées.
Ce mois de mai a été particulièrement meurtrier dans les Alpes françaises : en tout 16 personnes sont décédées dans des avalanches. Le plus lourd bilan pour cette période depuis plus d'une décennie.
Le Covid-19 ou les mauvaises conditions météorologiques ?
"Ce mois de mai est particulièrement dramatique, car, en moyenne sur les 10 dernières années, on compte plutôt un accident mortel au mois de mai", expliquait Frédéric Jarry, chargé de mission à l'Anena, la semaine dernière.
Pour cet expert, cette vague meurtrière est liée notamment "aux conditions nivo-météorologiques globalement instables en altitude (au-delà de 2300/2500 m d’altitude), où les conditions restent hivernales. Les avalanches sont des avalanches de plaques de neige sèche, déclenchées par les victimes ou des tiers (comme en plein hiver). Ceci est peut-être également lié à une fréquentation plus importante qu’en moyenne, notamment lié à la sortie de Covid".
Dans un contexte de restrictions de libertés dues à la crise sanitaire, ces conditions défavorables n'ont pas découragé les pratiquants d'aller profiter de la poudreuse, estime l'Anena. L'association souligne également que les domaines skiables, habituellement sécurisés, ne l'étaient pas tous en raison de l'arrêt des remontées mécaniques dû au Covid-19.