CARTE. Treize personnes mortes dans des avalanches cet hiver : comment expliquer cette baisse significative

En France, treize personnes sont décédées à la suite d'avalanches au cours de cette saison hivernale 2023-2024, selon un bilan provisoire de l'Association nationale pour l'étude de la neige et des avalanches (Anena) mis à jour ce lundi 27 mai. En 2022-2023, 25 victimes avaient trouvé la mort en montagne, soit près du double.

Treize personnes sont décédées dans des avalanches en France au cours de cette saison hivernale 2023-2024, selon un bilan encore provisoire de l'Anena (Association nationale pour l'étude de la neige et des avalanches, NDLR) mis à jour ce lundi 27 mai.

Ce triste bilan reste bien inférieur à ceux des dernières années. En 2022-2023, 25 personnes sont mortes dans ces circonstances, soit près du double. Ce dernier chiffre correspond également au nombre moyen de décès sur les 10 dernières années.

Cette année, la plupart des accidents mortels ont eu lieu dans le massif du Mont-Blanc. Six personnes y sont décédées lors d'excursions en ski de randonnée ou en secteur hors-piste. Mais la plus importante avalanche a eu lieu dans le Puy-de-Dôme, où quatre alpinistes ont perdu la vie le 25 février dernier près de la station du Mont-Dore.

En revanche, aucun décès n'a été constaté dans les Pyrénées et dans les massifs du département de la Savoie. "C'est assez rare pour être noté. C'est une première depuis le début des relevés de l'Anena : il y avait jusque-là toujours eu au moins un accident mortel en Savoie, où les massifs sont généralement très pourvoyeurs d'avalanches. Il y a plusieurs raisons pour expliquer cela, mais il y aussi un facteur chance sur cette absence de décès", observe Frédéric Jarry, chargé de mission pour l'Anena.

Différentes explications

Pour expliquer ce peu d'avalanches mortelles, Frédéric Jarry évoque, en outre, les conditions neigeuses de cet hiver. Le chargé de mission parle même d'une "stabilité globale du manteau neigeux sur les différents massifs". "Cet hiver, il y a eu une grosse période sèche en janvier et février qui était peu propice au déclenchement d'avalanches. Ces températures douces ont été suivies par d'importantes précipitations. Mais, encore une fois, des redoux ont ensuite favorisé la stabilité du manteau neigeux."

En somme, il y a eu peu de "périodes accidentogènes" lors de cet "hiver globalement stable", explique-t-il : "À l'intérieur du manteau neigeux, il y a eu peu de couches fragiles".

La météo de ces derniers mois a eu un autre effet : "Les conditions météorologiques, avec d'importantes pluies en basse et moyenne altitude ont provoqué une baisse de la fréquentation en montagne." Freinés par la pluie en moyenne montagne et par des conditions impraticables en haute altitude, les skieurs ont donc parfois renoncé à leur sortie : "Les pratiquants ont plus de facilité à renoncer quand les conditions sont devenues difficiles, ce qui est une bonne chose."

Les comportements des skieurs et des randonneurs ont aussi changé depuis quelques années, observe Frédéric Jarry : "Les gens ont davantage tendance à mieux se former et à mieux s'équiper. En parallèle, les outils sont de plus en plus performants et simples d'utilisation. Ce n'est pas négligeable. Nous avons observé que sur la dernière décennie, le nombre de décès moyen est en baisse par rapport aux relevées du début des années 2000", raconte-t-il.

Afin de se former face au risque d'avalanches, l'Anena propose, tous les ans, des stages destinés à différents publics. Chaque hiver, l'association dispense ces formations à près d'un millier de personnes.

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