Le nombre de morts par avalanche en Suisse a légèrement augmenté cette année, rapporte l'Institut pour l'étude de la neige et des avalanches, dimanche 26 mai. Ces vingt dernières années, la moyenne est de 21 morts par hiver, contre 23 pour 2023-2024. Les statistiques montrent en revanche que le risque d'accident a diminué.
Vingt-trois personnes ont perdu la vie dans une avalanche en Suisse, depuis le 1ᵉʳ octobre, selon l'Institut pour l'étude de la neige et des avalanches (SLF), interrogé par l’agence de presse Keystone-ATS, dimanche 26 mai. Un chiffre légèrement au-dessus de la moyenne des vingt dernières années.
Lors des deux dernières décennies, il y a eu en moyenne 21 morts pendant la saison d'hiver, a précisé l'institut spécialisé. Le nombre de personnes prises dans une avalanche au cours de l'hiver 2023/2024 (261) est également supérieur à la moyenne des 20 dernières années, qui se situe autour de 220.
Des pratiquants plus prudents
"Nous devons toutefois tenir compte du fait que des accidents sans gravité nous sont de plus en plus souvent signalés", note Benjamin Zweifel, spécialiste des avalanches, cité par l'agence Keystone-ATS. Toutefois, les statistiques montrent que le risque d'accident a baissé, si l'on rapporte le nombre de victimes à celui, en hausse, des personnes pratiquant des activités en montagne en hiver.
Selon Benjamin Zweifel, c'est le signe que de nombreux amateurs de sports d'hiver font preuve de prudence. L'amélioration de l'équipement des amateurs de sports d'hiver a également contribué à la baisse du risque, d'après l'expert.
Les équipements d'urgence comme les détecteurs de victimes d'avalanches (DVA), les pelles, les sondes ou encore les airbags se sont grandement améliorés, tout comme les prévisions météorologiques.
Quatre personnes décédées en avril
L'avalanche la plus meurtrière de l'hiver 2023-2024 s'est déroulée près de Zermatt, le 1er avril, hors-pistes. Elle avait coûté la vie à quatre personnes : un adolescent américain de 15 ans, une femme et un homme de nationalité canadienne, de 25 et 30 ans et un Suisse de 58 ans. Un jeune homme suisse avait été grièvement blessé.
Autre élément soulevé par la SLF : le changement climatique joue également un rôle sur le profil des avalanches, la neige venant fréquemment à manquer aux altitudes moyennes. "Les accidents ont donc tendance à se produire à des altitudes plus élevées qu'auparavant", conclut Benjamin Zweifel.
Une précédente étude de la SLF, publiée en 2016, montrait que "c’est entre le milieu des années 1970 et le milieu des années 1980 que le plus de personnes sont mortes dans des avalanches", avec en moyenne 30 victimes par an.