"Ça dépasse mes rêves" : elle vient de battre le record de l'ascension du mont Blanc, qui est Hillary Gerardi ?

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Hillary Gerardi, traileuse américaine professionnelle, a battu le record féminin de l'aller-retour entre Chamonix et mont Blanc, le 17 juin dernier. Une performance exceptionnelle réalisée en 7 heures et 25 minutes. ©FTV

Hillary Gerardi, traileuse américaine professionnelle, a battu le record féminin de l'aller-retour entre Chamonix et le sommet du mont Blanc, le 17 juin dernier. Une performance exceptionnelle réalisée en 7 heures et 25 minutes. Nous l'avons rencontrée une dizaine de jours aprés son exploit. Entretien.

7 heures, 25 minutes et 28 secondes. Voilà le temps qu'il aura fallu à l'Américaine Hillary Gerardi pour établir le nouveau record féminin de l'ascension du mont Blanc. Il s'agit, pour être plus précis, du temps que la traileuse professionnelle a mis, le 17 juin dernier, pour faire l'aller-retour entre l'église Saint-Michel dans le centre-ville de Chamonix et le sommet de l'Europe occidentale.

Une performance remarquable : la coureuse a notamment grimpé le mont Blanc en 5h15, avant de redescendre à Chamonix en à peine plus de 2 heures. Rencontre.

France 3 Alpes : Cela fait une dizaine de jours que vous avez réalisé cet exploit. Comment vous sentez-vous ?

Hillary Gerardi : Je crois que j'ai du mal à réaliser. Une semaine avant, je n'y aurais pas cru. Ça fait plaisir, faire cette ascension du mont Blanc, c'était un rêve depuis très longtemps. Avoir enfin réalisé ce record, ça dépasse mes rêves.

Vous avez fondu en larmes à l'arrivée, pourquoi ?

C'est un peu de tout. Sur la toute fin, je savais combien de kilomètres il me restait. J'ai décidé alors de vider le réservoir, de tout donner. Avant ça, j'étais plus dans la gestion.

C'était plein d'émotions parce que c'était un projet planifié depuis longtemps et qui m'a occupé plus qu'à plein temps depuis des semaines. C'était donc un grand soulagement, comme si j'avais été libérée d'un fardeau. Je ne m'attendais pas non plus à ce que les amis soient là à l'arrivée.

Quel a été le moment le plus difficile dans cette ascension record ?

Je savais que je devais tenir un certain rythme à la montée, et faire environ 800 mètres de dénivelé positif par heure. Je savais que j'en étais capable. La partie la plus difficile était, selon moi, à la descente parce que je pensais que la neige allait ramollir un peu plus et que j'aurais pu glisser. Mais finalement, cette partie a été très courte. Au final, la neige était très dure.

Avant d'arriver à la fin du glacier, je commençais déjà à avoir mal. Il m'en restait beaucoup à descendre et j'étais seule à ce moment-là, alors que j'étais accompagnée sur d'autres parties.

Vous avez élaboré une "classification du fun". Dans quelle catégorie classez-vous cette performance ?

Je classe souvent ces efforts d'endurance dans la deuxième catégorie. Sur le coup, ce n'est pas très "fun" quand on le fait, mais après on est très fier. Donc ça reste très fun.

Ceci dit, il y avait aussi du "fun" de première catégorie : c'est "fun" quand on le fait, et "fun" aussi après. Parce que la montagne était tellement magnifique le matin malgré l'effort... Ça, c'était du pur bonheur.

À travers votre pratique du trail, vous voulez aussi sensibiliser sur la protection de l'environnement...

Le trail est un sport qui se déroule en montagne. On est tout le temps entouré par des paysages naturels. J'ai toujours été soucieuse de ça au fil des années. En travaillant pour une association environnementale, je me suis un peu plus focalisée là-dessus.

J'essaye de vivre en cohérence avec mes valeurs. Par exemple, je fais partie de la nouvelle association des traileurs professionnels et du groupe de travail sur l'environnement. Nous avons récemment créé une charte pour les événements afin qu'ils puissent être un peu plus rigoureux dans leur respect de l'environnement.

Avant d'être athlète professionnelle, vous travailliez au centre de recherches sur les écosystèmes en altitude avec votre époux qui est écologue. Vous êtes déjà un couple sensibilisé à l'écologie en montagne ?

En habitant à la montagne, nous sommes vite sensibilisés à ça. Mon mari est aussi guide de haute montagne. Il voit vraiment les changements qui ont lieu. Il estime que nous avons un rôle, tous les deux, à jouer pour faire mieux de notre côté mais aussi sensibiliser les autres, pour faire bouger les choses.

Un de vos autres rêves est d'obtenir la nationalité française ?

On espère que ça va venir. On vit en France, on a commencé ici à Grenoble. J'y suis restée six ans pour mes études. On se sent quasiment français alors on espère l'être un jour pour de bon. Croisons les doigts !"

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