Ouverture partielle des pistes, décision au cas par cas... Les propositions locales pour sauver la saison hivernale pour les acteurs de la montagnes, malgré la fermeture annoncée des remontées mécaniques, sont nombreuses. Avec pour mot d'ordre : l'adaptation.
L'annonce de la fermeture des remontées mécaniques pour les vacances de Noël a jeté un froid dans les stations de ski des Alpes, mais les acteurs de la montagne refusent la fatalité. Dans les stations du mont Blanc, l'adaptation est devenue une valeur maîtresse depuis les dernières prises de parole du gouvernement.
A Chamonix, où 50% des touristes sont des skieurs, les professionnels s'interrogent : vont-ils venir à la montagne, coûte que coûte ? Alors pour certains, la solution serait une ouverture partielle des domaines skiables. Avec des jauges réduites et une organisation sanitaire facilitée et améliorée ?
"Il vaut mieux 50% et dire clairement que vous aurez la distance nécessaire, et que vous ne serez pas confrontés à des problématiques de promiscuité", plaide le maire de la commune Eric Fournier.
Eviter le pire
Selon lui, "tout le monde est capable d'entendre" une telle stratégie "pendant les 15 jours de Noël, qu'une non-ouverture va dramatiquement pénaliser". Sur cette question, Eric Fournier mise sur une action forte et unie de l'ensemble des acteurs de la montagne, pour un lobbying plus efficace auprès des autorités, et éviter "le pire" :A Saint-Gervais, le pire, c'est le modèle. Le maire préfère parler de cas par cas :On est même plus sur de l'économie, on est sur du social et du sociétal.
Pour lui, la fermeture totale de l'ensemble des remontées est "est inadmissible, pas compréhensible et pas lisible pour les exploitants et les habitants".C'est vallée par vallée qu'il va falloir analyser le risque, c'est ce que je souhaite que le Premier ministre entende. La typologie des stations de Haute-Savoie n'a rien à voir avec celles de la Savoie, qui a beaucoup d'usines à ski.
Retrouvez le reportage d'Ingrid Pernet-Duparc, Serge Worreth et Philippe Caillat :
La priorité : se réinventer
Bien que fermés pour la vente sur place, les restaurants aussi seront affectés par la fermeture des remontées mécaniques. Pendant les vacances de Noël, François-Xavier Sire réalise 30% du chiffre d'affaires annuel de son restaurant de Saint-Gervais.Alors pour survivre, on s'y organise avec moins de personnels, et de la vente à emporter. Car ici, l'adaptation, on connaît. D'habitude, "c'est le stress de la neige, et là c'est le stress en plus de la fréquentation liée aux fermetures des remontées". Une crise qui, selon lui, pourrait "nous permettre de réfléchir à ce qu'il va falloir faire pour être attractifs pour les générations futures".
Se réinventer à la montagne, ce n'est pas une nouveauté. C'est en revanche devenu une priorité.