VIDÉO. Il était le "skieur de l'impossible" : retour sur les exploits de Sylvain Saudan, pionnier du ski extrême, décédé mi-juillet

Le Suisse Sylvain Saudan, surnommé le "skieur de l'impossible", est décédé le 14 juillet dernier à l'âge de 87 ans. Un hommage lui sera rendu, ce vendredi, à Chamonix. Retour sur les faits marquants de sa carrière.

Un hommage sera rendu, ce vendredi 26 juillet à Chamonix (Haute-Savoie), au skieur suisse Sylvain Saudan, surnommé le "skieur de l'impossible", décédé le 14 juillet à l'âge de 87 ans, a indiqué jeudi sa compagne Marie-Josée Valençot à l'AFP.

Le Suisse, considéré comme un pionnier du ski extrême, a succombé à un arrêt du cœur à son domicile à Chamonix. Ses funérailles se sont déroulées en privé et un hommage public lui sera rendu vendredi dans une église.

Né en 1936 en Suisse, Sylvain Saudan s'est fait connaître à la fin des années 1960 avec une série d'audacieuses descentes à ski dans des couloirs dans les massifs du Mont-Blanc (couloir Spencer à l'aiguille de Blaitière et couloir Whymper à l'aiguille Verte), du Mont-Rose, puis de l'Eiger, dévalant des pentes à plus de 50 degrés sur ses skis de bois de plus de deux mètres de long.

Il enchaînera ensuite d'autres descentes sur des sommets encore plus vertigineux comme le Denali en Alaska (6 190 mètres d'altitude), le Nun Kun en Inde (7 135 m), puis le Gasherbrum I (8 068 m) au Pakistan en 1982.

Du ski dans des rochers

"Le premier virage a toujours quelque chose de difficile", racontait-il à la télévision suisse RTS. Pour oser affronter de tels abîmes, "il faut être né avec, en soi, le goût du risque", mais aussi avoir une connaissance approfondie de la montagne et, surtout, s'entraîner énormément, insistait-il.

Une vidéo ancienne le montre dévalant à ski un pierrier sans neige, enchaînant des virages serrés au milieu des rochers. Il disait s'entraîner également dans les prés, les forêts et hors piste "dans toutes les sortes de neige", en quête de difficulté. "La technique doit être au point avant d'arriver au sommet d'une montagne", soulignait-il.

Outre ses exploits en haute montagne, Sylvain Saudan a mené une carrière de conférencier, d'instructeur de ski, de restaurateur à Chamonix et géra un temps une entreprise offrant des sorties en héliski basée à Srinagar, au Cachemire indien.

Il a continué à skier "même pendant le Covid" et jusqu'après ses 85 ans, témoigne Mme Valençot. Malgré les risques qu'il prenait, "il testait ses limites. Il n'était pas quelqu'un d'inconscient et n'aimait pas qu'on le traite de cascadeur", relate-t-elle. "Il disait 'mon rêve serait de mourir à 100 ans dans mon lit'".